jeudi 13 août 2009

Histoire des Noirs en France et en Europe

Écoutez les vidéos du Professeur Jean Charles Coovi GOMEZ :

1. http://video.kemmiou.com/index.php?welches=view&wID=87

2. http://www.dailymotion.com/related/x2sfcn/video/x7ukmf_coovi-gomez-rexmira-relations-entre_news

Ouvrages conseillés sur ce thème:

1. Introduction à l'Histoire des Noirs en France. Jean Charles Coovi Gomez, Édition Ménaïbuc, Paris

2. Les Africains et leurs descendants en Europe avant le XXème siècle.

Cet ouvrage(2) est le premier de la Série Histoire des Africains en Europe (Collection ESSAIS HISTORIQUES) dirigée par Dieudonné Gnammankou et Yao Modzinou à l'inititaive de MAT Editions, une structure éditoriale mise en place par La Maison de l'Afrique à Toulouse (La M.A.T.) dirigée par Jean-Emmanuel Kamtchueng et Yao Modzinou.

Introduction
Par Dieudonné Gnammankou

Une histoire méconnue : Les Africains-Européens, grands absents de l’histoire culturelle européenne

Peut-on continuer à étudier, enseigner et diffuser l’histoire des sociétés européennes sans y intégrer (ou en ignorant totalement) la permanence de la présence africaine qui est documentée sur une période qui remonte à au moins quatre mille ans ? Dans certains cas, des figures illustres issues de ces migrations en provenance de l’Afrique sont si fortement ancrées dans l’histoire culturelle européenne qu’il ne vient à l’esprit de personne qu’il s’agit d’Africains nés en Afrique ou nés sur le sol européen d’un ou de deux parents africains ou qu’ils sont des descendants directs d’Africains installés en Europe (Septime Sévère, Térence, Saint Augustin, Dumas, Pouchkine pour ne citer que ceux-là).

Pourtant peu avant que le racisme pseudo-scientifique, qui accompagna en toute bonne conscience l’esclavagisme et plus tard le colonialisme, ne s’installe durablement en Europe, l’héritage africain dans la culture européenne était encore reconnu et célébré. Avant que Hegel ne réfute toute historicité à l’Afrique, voici ce que pensait il y a 275 ans un grand esprit allemand de la première moitié du XVIIIe siècle, Johan Gottfried Kraus1, Recteur de l’Université de Wittenberg (Allemagne) à l’occasion de la présentation de la thèse inaugurale du philosophe africain Anton Amo le 24 mai 1733 :

"Grande fut autrefois la considération dont jouissait l’Afrique tant pour son génie que pour son amour des lettres et son organisation religieuse. Ne donna-t-elle pas le jour à bien des hommes exceptionnels, qui, par leurs études, ont fondé la sagesse humaine et plus encore la connaissance de Dieu ? Nul dans le passé ou le présent n’a été jugé plus sage dans la vie civile, ou avoir plus de goût que TERENCE2 le Carthaginois. Grâce aux paroles pleines d’esprit socratique d’APULEE DE MADAURE3, PLATON semblait avoir retrouvé vie"

Pourquoi les livres d’histoire, les manuels et ouvrages populaires, les films de fiction ou documentaires et les pièces de théâtre sur des sujets historiques, les magazines de vulgarisation de l’histoire des pays européens, édités ou produits en Europe pendant le XXe siècle ont-ils quasiment tous ignoré cette histoire ? Les conséquences de ce trou noir dans la mémoire collective sont parfois dramatiques : par exemple, le phénotype noir étant associé « logiquement» à une origine extérieure à l’Europe, autrement dit à une présence récente (corrélée , forcément ? à l’immigration), des Noirs ou des descendants d’Africains, citoyens européens depuis des générations, se voient tous les jours rejetés des castings de films ou de théâtre avec le mépris et la condescendance des recruteurs leur jetant à la figure :
« il n’y a pas de rôle pour vous car il n’y avait pas de Noirs en France au Moyen-Âge »,
« il n’y avait pas de Noirs en France sous l’Ancien Régime » ou encore,
« les seuls rôles possibles de Noirs en France dans un film historique sur Louis XIV sont des rôles d’esclaves », etc.
Paradoxalement, ce sont eux qui doublent les acteurs noirs dans des films étrangers, où il est admis en principe qu’un Noir peut lui aussi, en tant qu’acteur, jouer tous les rôles. Dans la mémoire collective de nombre d’Européens d’aujourd’hui, il ne subsiste aucun souvenir d’une des nombreuses ambassades africaines reçues en grandes pompes dans les palais européens et au Vatican entre le XIVe et le XVIe siècle. Nul ne se souvient de Zyriab, ce Noir arabo-musulman né à Baghdad qui vécut à Cordoue au IXe siècle et qui pourtant marqua de son empreinte l’histoire de la musique et des arts poétique, gastronomique, vestimentaire, en un mot, l’histoire culturelle de l’Andalousie de son époque et bien des générations après9. Pourtant, si aujourd’hui en Europe on porte des vêtements différents selon les quatre grandes saisons, c’est grâce à Ziryab qui a créé cette mode au IXe siècle à Cordoue10.

"Même des personnages aussi éminents que populaires dans l’histoire culturelle de l’Europe comme Alexandre Dumas et Alexandre Pouchkine, tous deux descendants directs d’Africains, ne renvoient généralement pas à la présence africaine en Europe. Pourtant, qui n’a pas lu Dumas en France et qui n’a pas appris une poésie de Pouchkine en Russie ? Pourquoi cette amnésie historique partielle ? L’historienne britannique, Kate Lowe, apporte une réponse pertinente et d’une honnêteté inédite en la matière qui augure de l’écriture d’une nouvelle histoire de l’Europe plus conforme au passé européen. Les traces laissées par ces Africains noirs aux quinzième et seizième siècles ne sont pas invisibles, loin s’en faut. On les retrouve quasiment dans tous les types d’archives : documentaires, textuelles ou visuelles ; séculières ou ecclésiastiques ; de l’Europe du Nord ou du Sud ; réelles ou relevant de la littérature. Les raisons de leur invisibilité doivent être cherchées ailleurs ; dans les réalités des politiques nationales, dans les effets encore perceptibles de la colonisation européenne, et dans le carcan d’une certaine érudition historique de convenance ou en vogue.
L’histoire ancienne de l’installation des Africains noirs en diverses régions d’Europe a été niée pour des raisons politiques et raciales, et le sujet a été enterré avec succès jusqu’à la fin du vingtième siècle. C’est ainsi que, en règle générale et à quelques rares exceptions près, nonobstant l’abondance d’éléments matériels, toute référence d’archive ou image caractérisant des Africains noirs en Europe tombée dans le domaine public sera considérée comme un cas isolé. L’idée erronée de la rareté des documents relatifs à ce thème a été répandue grâce à la complicité des pratiques nationalistes des historiens européens."

1. HISTOIRE DES NOIRS DE FRANCE :
Partie 1:
Partie 2:
Partie 3:
2. L'IMAGE DES NOIRS DANS LES SOCIETES OCCIDENTALES
Méfiez vous des noirs :
3. Marginalisation des noirs par l'image:

4. Cyclone KATRINA : Une société divisée et raciste :
5. Les savants et inventeurs noirs :
6. La matrice est puissante :
7. COMPRENDRE L'ESCLAVAGE :
Sachez qu'il y a 2 avis divergeant : Celui des africains et celui des européens.
a) Interview de JPO :
b) Abolition de l'esclavage :
(Partie 1)
(Partie 2)
(Partie 3)
8. Les historiens européens et la traite négrière : Rien ne sert de mentir ?
9. La récréation est terminée pour O. P. Grenouilleau
10. La Françafrique de A à Z :
11. Comment l'aide humanitaire appauvri l'Afrique ?
12. Rwanda, la complicité de la France :
13. Découvrez la vérité caché sur les juifs et le SIDA en Afrique : (Hilary Koprowski : Un scientifique juif)
a) VIDEO : Les origines du sida :
b) Histoire du sida en Afrique du Sud :
c) Le SIDA dans l'Amérique Noire :
14. Le Comité des sanctions de l'ONU se réunit contre la Côte d'Ivoire :
15. Exécutions de leaders noirs :
16. La preuve du racisme institutionnel de l'État d'Israël vis à vis des noirs !
17. Video : Quand le FMI fabrique la misère :
18. Hugo Chávez dit « Ciao » à la Banque mondiale et au FMI :
19. L'Afrique : un continent riche !
20. Pour la dignité de l'Afrique, laissez-nous crever !

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