samedi 27 décembre 2008

Le Choléra et le SIDA,instruments de domination?

I.Affaire Mubage : L’origine impérialiste du Choléra au Zimbabwe (1)

La vaste campagne médiatique anti-Mugabe orchestrée par l’impérialisme occidental, prend la forme d’une dénonciation des conditions sanitaires au Zimbabwe. C’est l’occasion de revenir sur l’origine de cette condition sanitaire.

1- La propagande occidentale :

GENÈVE (AFP) — Le choléra, qui a fait 1.123 morts depuis son apparition en août selon un dernier bilan, continue de progresser au Zimbabwe où la situation "s’aggrave" dans certaines régions malgré de premiers signes d’amélioration près de la capitale, a estimé vendredi l’ONU.
Un total de 20.896 personnes malades ont été diagnostiqués au 18 novembre dans tous le pays, a précisé le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA). Le précédent bilan de l’ONU rendu public jeudi faisait état de 1.111 morts et de 20.581 malades.

La capitale Harare porte toujours le plus lourd fardeau, selon OCHA. Toutefois le nombre de 224 décès n’a pas évolué depuis la veille. Selon un épidémiologiste de l’OMS, de retour d’une mission sur place, la situation donne quelques signes d’amélioration près de la capitale.

"La situation sur le terrain diffère d’une région à l’autre. Elle semble apparemment s’améliorer dans la périphérie de la capitale Harare", a raconté Dominique Legros lors d’un point de presse.

"Mais, elle s’aggrave dans d’autres régions", a-t-il poursuivi s’alarmant particulièrement de l’état de nombreux hôpitaux, révélateur des difficultés des autorités à répondre à l’épidémie rampante.

"La situation dans les établissements de santé est tout à fait préoccupante. J’ai vu des hôpitaux vides, des sortes d’hôpitaux fantômes désertés par le personnel médical qui ne vient pas travailler", a décrit le docteur Legros.

Les médecins et infirmières qui ne parviennent plus à obtenir leurs salaires auprès des banques en rupture de billets, n’ont plus les moyens de payer leur ticket de transport jusqu’à leur lieu de travail, avait expliqué OCHA jeudi.

Depuis août, la maladie qui se transmet par les eaux usées ne cesse de progresser au Zimbabwe pour s’étendre à tout le pays et menacer ses plus proches voisins tel que l’Afrique du Sud. Les organisations internationales ont peiné à répondre aux besoins croissants de la population. L’OMS a estimé toutefois que les choses vont dans la bonne direction : "nous faisons d’énormes progrès dans notre surveillance de la situation. Nous avons obtenu du gouvernement l’autorisation de faire remonter du terrain les informations, de manière à être alertés instantanément en cas de nouvelle épidémie. Jusqu’à la semaine dernière, le système de surveillance et d’alerte était trop lent", a expliqué M. Legros.

Ce système d’informations est crucial, a-t-il insisté car il permet d’adapter en conséquence l’aide humanitaire. L’épidémie a mis en valeur le marasme social, économique et politique du pays gouverné depuis 28 ans par Robert Mugabe, qui s’accroche au pouvoir malgré une défaite historique de son parti aux législatives de mars.

2- La face cachée de l’impérialisme :

Le rôle de Wouter Basson dans la propagation à grande échelle de toutes sortes de maladies au sein des populations noires de l’Afrique du sud, n’a jamais fait l’objet d’une telle campagne médiatique bien que les faits reprochés se soient avérés être exacts, il a été remis en liberté !
Wouter Basson

Wouter Basson était médecin dans l’armée et général de brigade. Il était bien connu dans les cercles étrangers et de nombreux pays avait bénéficié de ses conseils. Il était aussi le médecin particulier de Pieter Botha, leader politique sud-africain. En 1981, il avait participé à une conférence restreinte sur la guerre biologique et chimique à San Antonio aux Etats-Unis. Il se rendit ensuite en visite officielle à Taïwan, en Israël, en Allemagne et en Croatie. Il acquit de nombreuses informations auprès de chercheurs britanniques, américains et canadiens. Il conçut de la lessive en poudre explosive, des canettes de bière au thallium (un poison à base de mercure), des chocolats au cyanure, un tournevis au manche piégé d’une substance létale injectable. Il était aussi un spécialiste de l’anthrax, du choléra et fabriquait des enveloppes enduites d’anthrax !!

Il fabriquait des cigarettes à l’anthrax pour inoculer le virus par la voie pulmonaire de ses victimes noires. Ses expérimentations sont aussi ignobles que celles effectués par les médecins nazis durant la seconde guerre mondiale. Ses activités ne furent découvertes qu’en 1998, lorsque la Commission Vérité et Réconciliation (CVR) procédèrent à une enquête sur les méthodes utilisées par le régime de l’apartheid. On accusa Wouter Basson de meurtre, d’escroquerie et de trafic de drogue. C’est pendant les auditions de la Commission que plusieurs anciens membres des forces spéciales du régime d’apartheid ont avouées avoir contribué à la propagation des objets fabriqués par le docteur Basson. Il fût accusé de 46 chefs d’accusations devant la Haute Cour de Pretoria par les représentant de la CVR, dont le président Desmond Tutu, chef de l’Église anglicane et archevêque du Cap de 1986 à 1996 ; Me Dumisa Ntsebeza avocate sud-africaine des droits humains et responsable des enquêtes ; le docteur Fazel Randera, inspecteur général des services secrets sud-africain et Mme Wendy Orr, le médecin légiste de Port-Elisabeth qui déclara aux autorité l’usage de la torture par la police.

Le docteur Basson et ses 4 avocats afrikaners mentirent à répétition devant le juge Willie Hartzenberg, un ancien juge du régime de l’apartheid qui favorisait l’accusé Wouter Basson selon les avocats de la défense. Ce procès est une preuve immanquable de la justice qui fut bafouée à la vue de tous.

Ces mêmes armes, choléra, anthrax, virus x et y, furent utilisés à grande échelle durant la guerre de libération au Zimbabwe de 1960 à 1980, par les blancs pour anéantir les mouvements noirs luttant pour la liberté au Zimbabwé et contaminer les populations récalcitrantes.

Aujourd’hui, les média impérialistes, dans leur propagande anti-Mugabe, oublient un peu vite l’origine impérialiste des maladies graves qui ont touché le peuple zimbabwéen au cours de ces 30 dernières années. Une enquête sur l’utilisation massive du choléra et de l’anthrax au Zimbabwé par les colons blancs aidés en cela par les puissances occidentales cohalisées aujourd’hui encore contre Mugabe (qu’il n’ont pu contaminer à cette époque) a été réalisé.
Je vous recommande de consulter le document au site ci-après:

II. L’affaire Wouter Basson L’Afrique du Sud, ex-laboratoire secret de bio-terrorisme des démocraties (2, 3)
Ce qui suit est le discours de l’ancien président Sud Africain P. W. Botha à son Cabinet. Cette réédition a été écrite par David G. Mailu pour le ‘Sunday times’, un journal sud africain en date du 18 aout 1985:
« La ville de Pretoria a été faite par le génie Blanc pour le Blanc. Nous ne sommes nullement obligés de prouver à quelqu’un et aux Noirs que nous sommes des êtres supérieurs. Nous l’avons démontré aux Noirs, mille et une manières. La République sud-africaine que nous connaissons aujourd hui n a pas été créée par des pensées surréalistes. Nous l avons créé par la force de l intelligence, la sueur et le sang. Est-ce les Afrikaners qui ont essayé d’éliminer les Aborigènes australiens ? Sont-ce les Afrikaners qui discriminent contre des Noirs et les appellent Nugget*rs aux États-Unis ? Est-ce les Afrikaners qui ont débuté le commerce d esclaves ? Où exactement l homme Noir est-il estimé, (aimé) ? L Angleterre discrimine contre le Noir sur son sol et leur loi "Sus" est votée pour asservir les Noirs. Le Canada, la France, la Russie et le Japon, tous participent à la discrimination envers le Noir. Et pourquoi diantre, trop de critiques sont-elles formulées contre nous ? J essaye simplement de vous prouver qu’il n’y rien d’extraordinaire de ce que nous faisons que le monde prétendument dit civilisé ne fait pas. Nous sommes simplement d’honnêtes gens qui exprimons à haute voix et de manière claire, comment nous voulons mener notre vie. Nous ne sommes pas hypocrites et nous ne feignons pas comme les autres Blancs que nous aimons des Noirs. Le fait que les Noirs ressemblent aux humains et se comportent comme des humains, ne fait pas nécessairement d’eux des êtres humains. Les hérissons ne sont pas des porcs-épics et les lézards ne sont pas des crocodiles simplement parce qu ils se ressemblent. Si Dieu a voulu que nous soyons semblables aux Noirs, il nous aurait créés de la même couleur et du même pouvoir intellectuel. Mais il nous a créés différemment : Blancs, Noirs, Jaunes, gouvernants et gouvernés. Intellectuellement, nous sommes supérieurs aux Noirs ; cela a été prouvé au-delà de n importe quel doute pragmatique au cours des siècles. Je crois que l Afrikaner est un honnête, Dieu aimant individu, qui a démontré de façon juste et pratique comment vivre. Néanmoins, il est consolant de savoir que dans les coulisses, l Europe, l Amérique, le Canada, l Australie et tous les autres sont derrière nous malgré ce qu’ils disent. Pour des raisons diplomatiques, nous savons tous quel langage devrait être tenu et où. Pour prouver mon point, Camarades, connaissez-vous un pays Occidental qui n’a pas d’intérêt ou d’investissement en Afrique du sud ? Qui achète notre or ? Qui achète nos diamants ? Qui fait du commerce avec nous ? Qui nous aide à développer l’arme nucléaire ? La grande vérité est que nous sommes leur peuple et ils sont des nôtres. C est un grand secret. La force de notre économie est garantie par l Amérique, la Grande-Bretagne, l Allemagne. C est donc notre conviction forte que le Noir est une matière première pour le Blanc. Ainsi donc frères et sœurs, donnons-nous la main pour combattre ensemble ce diable Noir. Je fais appel à tous les Afrikaners de créer (inventer) n’importe quel outil pour mener cette guerre. Sûrement Dieu n’abandonnera jamais son propre peuple que nous sommes. À ce jour chacun d entre nous a pratiquement observé et a compris que les Noirs ne peuvent se gouverner. Donnez-leur des armes à feu et ils se tueront. Ils ne sont bons à rien d’autre que de faire du bruit, danser, avoir beaucoup de femmes et se livrant a la fornication. Laissons-nous convaincre que l’homme Noir est le symbole de la pauvreté, de l’infériorité mentale, de la paresse et un incompétent émotionnel. N’est-ce pas vrai ? Que le Blanc soit créé pour dominer le Noir ? Peut-on simplement se faire l’idée de ce qui arriverait si au réveil, un Kaff*ir est assis sur le trône ! Pouvez-vous imaginer ce qui arriverait à nos femmes ? Quelqu’un parmi vous croit-il les Noirs capables de gouverner ce pays ? De là, nous avons de bonnes raisons de laisser tout-la Mandelas-pourriture en prison, et je pense que nous devrions être remerciés de les avoir laissé en vie malgré tout ce que nous possédons pour les exterminer. Je veux annoncer un certain nombre de nouvelles stratégies qui devraient être utilisées pour anéantir ce Noir-virus. Nous devrions maintenant nous servir des armes chimiques. La priorité numéro un, nous devrions coûte que coûte arrêter la progression de la population Noire de peur que nous ne soyons étranglés très bientôt. J ai une passionnante nouvelle de découverte par nos scientifiques d’une substance efficace. J’enverrai plus de chercheurs dans ce domaine afin d’identifier et d’explorer autant de voies possibles dans l’utilisation de l’arme biologique pour mettre fin à cette natalité rampante. L hôpital est une ouverture très stratégique, par exemple et devrait être entièrement utilisé. Le canal de provision alimentaire devrait être utilisé. Nous avons développé des poisons lents et d’excellents destructeurs de fertilité. Notre seule crainte est dans le cas où une telle substance tombe dans leurs mains [...] ils vont nécessairement commencer par l’utiliser contre nous si vous pensez au nombreux Noirs travaillant pour nous dans ce pays. Cependant, nous faisons le nécessaire pour s’assurer que la substance demeure strictement entre nos mains. Deuxièmement, la plupart des Noirs sont facilement corruptibles. J ai mis de côté un fond spécial pour exploiter cette voie. Le vieux tour de diviser pour régner est toujours très valable aujourd hui. Nos experts devraient de jour comme de nuit, monter l homme Noir contre son semblable. Son manque de morale peut être royalement exploité. Et voici aussi une créature qui manque de lucidité. Il y’a besoin pour nous de le combattre à long terme et de façon insoupçonnée. La majorité de Noirs ne plane pas sa vie au-delà d’une année : cette position, par exemple, devrait être exploitée. Mon équipe spéciale travaille déjà 24heures sur 24 pour concocter un plan d opération à long terme. Dans le même temps, je suis entrain d’encourager toutes les mamans d Afrikaner d’augmenter leur taux de natalité. Il se pourrait aussi nécessaire de créer une industrie qui faciliterait le boom de la population en construisant des centres où nous emploierons et soutiendrons des jeunes hommes, entièrement Blancs et Blanches pour produire des enfants pour la nation. Nous examinons aussi le mérite de location d utérus comme un possible moyen d accélération de la croissance de notre population à travers des mères porteuses ou des mères de substitutions. Dans le même ordre d’idées, nous devrions aussi engager un mécanisme pour nous assurer que des hommes Noirs soient séparés de leurs femmes et amender les femmes mariées qui portent des enfants illégitimes. J ai un comité travaillant à la découverte de meilleures méthodes d’incitation des Noirs les uns contre les autres afin d’encourager les crimes en leur sein. Les homicides au sein des populations Noires devraient être légèrement punis afin d’encourager ceux-ci. Mes scientifiques ont inventé une drogue qui pourrait être introduit comme une contrebande chez les Noirs et qui favoriserait l’empoisonnement lent et la destruction de fertilité. Les boissons et la fabrication de boissons non-alcoolisées adaptées aux Noirs, pourrait servir de canaux de réduction de la population. Notre guerre n’est pas une où nous pouvons utiliser la bombe atomique pour détruire les Noirs, aussi, devrions-nous l’exécuter avec intelligence. Les rencontres entres les personnes peuvent être aussi efficaces. Comme les rapports montrent que l homme Noir meurt d’aller au lit avec une femme Blanche, voici donc notre unique occasion. Notre Équipe de Mercenaires Sexuelles devrait se dissimuler parmi les Combattants de l’apartheid pour distribuer les poisons lents et les destructeurs de fertilité à ces Noirs à qui ils prêtent ainsi un appui amical. Nous sommes en train de modifier l Équipe de Mercenaires Sexuelles en y incluant en son sein des hommes Blancs qui devraient côtoyer des femmes Noires militantes ou toute autre femme Noire vulnérable. Nous avons reçu une nouvelle vague de prostituées de l Europe et de l Amérique qui sont très motivées et prêtes pour le travail. Mon dernier appel est que les opérations dans les hôpitaux de maternité devraient être intensifiées. Nous ne payons pas ces gens pour aider à la naissance des bébés Noirs dans ce monde, mais au contraire, de les éliminer au moment de l’accouchement. Si ce département travaille efficacement, beaucoup pourrait être accompli. Mon Gouvernement a mis de côté un fond spécial pour ériger des hôpitaux plus secrets et des cliniques afin de promouvoir ce programme. L’argent peut faire tout ce que l’on veut. Aussi, tandis que nous l avons, nous devrions en faire la meilleure utilisation. En attendant mes citoyens Blancs aimés, ne vous offusquez pas de ce que le monde dit, et n’ayez pas honte d’être traités de raciste. Je n objecte pas d’être appelé l architecte et le Roi d Apartheid. Je ne deviendrai pas singe simplement parce que quelqu un m a appelé un singe.
Je resterai toujours votre étoile brillante... Son Excellence Botha. »
Dans les années 80, le système d’Apartheid était menacé en Afrique du Sud. Le régime lança un programme secret de recherche biologique et chimique nommé Project Coast. Son objectif était la production de substances mortelles éthniquement sélectives, permettant de réduire la population noire. On ignore combien de personnes sont mortes dans ces expériences. Le chiffre de plusieurs milliers est avancé. Le directeur du projet, le docteur Wouter Basson, a été acquitté le 12 avril 2002 à l’issu d’un procès controversé. Aujourd’hui, le scandale éclabousse la Suisse qui aurait collaboré aux recherches du « docteur la Mort ». Il semble, en effet, que pour contourner les traités de non-prolifération d’armes de destruction massive, plusieurs démocraties aient fait sous-traiter leurs recherches par le régime de l’Apartheid. Certains le prénomment « docteur la Mort » et le qualificatif n’est pas trop fort. À 52 ans, ce fils de cantatrice, brillant chimiste et ardent patriote, est à l’origine d’un des projets politico-militaires les plus effroyables que l’après-guerre ait connu. Nous sommes en 1984 et le gouvernement de l’Apartheid, en guerre larvée avec ses voisins et notamment l’Angola, n’en finit pas de cultiver sa propagande anti-communiste. Au prétexte d’une crainte d’attaque bio-chimique, les autorités militaires en place décident de développer une unité spéciale chargée du Chemical and Biological Warfare (CBW). Nom de code : Project Coast. C’est l’actuel président du Freedom Front, le général Viljoen, parlementaire proche de Le Pen à qui il a empreinté la flamme frontiste, qui, aujourd’hui encore se vente d’avoir politiquement entériné le projet lorsqu’il dirigeait la Défense sud-africaine dans les année 80. C’est lui qui chargea le docteur Wouter Basson, celui qu’on nommera « docteur la Mort », de développer le projet.

Les années 80 annoncent l’arrivée de Mandela et de sa démocratie, les autorités politiques réalisent alors combien la démographie ne leur est pas favorable et qu’au jeu d’une voix-un vote, la communauté afrikaner n’aurait bientôt plus de poids politique. Ce constat mènera le docteur Basson à une analyse simple : moins il y aura de noirs moins il y aura de votes noirs. Mais l’équation coûte de l’argent. Des dizaines de millions de francs sont ainsi mis à contribution par le gouvernement de l’apartheid peu avant les années 90, afin de mettre sur pied un laboratoire militaire technologiquement suréquipé dans la banlieue proche de Pretoria à Roodeplaat, Des recherches extrêmement poussées sont alors enclenchées afin de développer une molécule mortelle, sensible à la mélanine qui pigmente la peau des noirs. Autrement dit, une arme d’extermination éthniquement sélective. Le laboratoire militaire du docteur Basson étudie également, échantillons à l’appui, l’éventualité de propager de graves épidémies dans les populations africaines. Un volet du Project Coast s’intéresse aussi au meilleur moyen scientifique de stériliser en masse les femmes noires.

Les milieux militaires étrangers spécialisés dans la guerre bio-chimique viennent bien volontiers contribuer à l’effort de recherche, l’Angleterre, les États-Unis, Israël, la Suisse, la France, mais aussi l’Irak ou la Libye figurent parmi les collaborateurs généreux ou occasionnels. Et ceci malgré la signature de nombreux traités de non-prolifération bio-chimique ou l’embargo du régime d’apartheid... Le laboratoire dit de Roodeplaat était devenu une véritable pharmacie macabre : Butolinum, Thallium, Anthrax, Sida, Choléra, en quantités hallucinantes... Une technologie de mort sous l’autorité d’un homme : le docteur Basson, avec pour seule cible, la population noire.

Les activités de ce docteur ne furent révélées qu’ en 1998 lors d’auditions très spéciales de la Commission Vérité et Réconciliation (CVR). Mais cela fait maintenant trois ans qu’il est jugé en homme libre, après caution symbolique, devant la Haute cour de justice de Pretoria. Principalement poursuivi pour fraude au fisc et production massive de drogue, il n’est que très accessoirement inculpé d’une soixantaine de meurtres ou de tentatives, parmi lesquels de très hautes personnalités, comme l’ancien président Mandela, le révérend Franck Chikane (actuel conseiller du président Mbeki). Cela étant les auditions de la Commission Vérité et Réconciliation ont montré qu’il était raisonnable de penser que plusieurs milliers de noirs avaient disparu dans les expériences ou les assassinats politiques pilotés par les laboratoires qu’il dirigeait.

Aujourd’hui, le docteur Basson vit dans une banlieue cossue de Pretoria. Cardiologue, il bénéficie même d’un poste à l’Hôpital Académique de la ville. Ce qui ne rassure pas sa clientèle pour majorité noire. Mais cela signifie aussi qu’il est toujours employé par l’État sud-africain. À quoi s’ajoute le fait que Basson est encore à ce jour un membre de l’armée sud-africaine ! Cette situation pour le moins surprenante est vivement dénoncée par des magistrats de la Commission Vérité et Réconciliation qui appellent à la mise sur pieds d’un tribunal international, pour qu’enfin soient jugés les crimes contre l’humanité perpétrés par Basson et les siens.

Le procès qui lui a été intenté début 1999 n’a pas levé le voile sur l’ensemble de ses activités criminelles. D’autant que le juge très conservateur, et très controversé Willie Hartzenberg (frère du président du parti conservateur sud-africain et nommé sous l’apartheid), est apparu bien partial, réduisant à chaque audience les accusations comme une peau de chagrin. Durant la procédure d’enquête ont même disparu les trois CD-Roms du docteur, compilation faite à la va-vite avant son arrestation et regroupant tous les résultats de ses diverses expérimentations.
Le procès s’est achevé le 12 avril 2002 par l’acquittement du docteur Basson. Au moment où la Cour pénale internationale voyait le jour... Le procureur a aussitôt annoncé qu’il ferait appel et Desmond Tutu dans un message adressé à l’opinion publique a parlé « d’un jour sombre pour l’Afrique du sud ».

Beaucoup de questions peu de réponses, mais quelques certitudes : l’arsenal chimique développé n’est pas perdu pour tout le monde, et son principal instigateur est encore à ce jour un militaire dépendant du ministère de la Défense, payé par le contribuable sud-africain. Autre certitude les traités de non-prolifération bio-chimique signés par les pays occidentaux, n’ont pas empêché le commerce de ce sinistre savoir faire et il n’est pas invraisemblable que sans notre collaboration, « docteur la Mort » n’ait jamais existé.

À l’heure du terrorisme bio-chimique, il est urgent de mettre sur pied une commission internationale indépendante afin d’identifier tous ceux qui ont collaboré au programme Coast, et localiser le stock d’armes bio-chimiques.

La collaboration suisse aux expériences du docteur Basson

Début juin 2002, une délégation parlementaire suisse (dite des Commissions de gestion ou Dél CdG) est mise sur pied afin d’examiner dans quelle mesure la Suisse et ses services ont collaboré au programme de guerre bio-chimique sud-africain, le Project Coast, dirigé par le Docteur Wouter Basson. Mais le travail de la Dél CdG, qui devrait officiellement rendre son rapport au printemps 2003, semble avoir été court-circuité. En effet, entre-temps, le DDPS (Département fédéral de la Défense) a pris l’initiative d’interroger Wouter Basson directement à Pretoria sous forme de questionnaire sur papier en-tête officiel de l’administration suisse. L’initiative du DDPS correspond à un acte officiel à un citoyen étranger résident à l’étranger, ce qu’interdit formellement la Convention de Genève sans l’accord express du pays concerné, en l’espèce l’Afrique du Sud qui a découvert l’affaire dans les médias. Ce fâcheux court-circuitage a été révélé par le journal suisse WeltWoche de la semaine du 20 octobre 2002. La Dél CdG s’est alors fendu d’une note d’information le 24 octobre 2002. Elle défausse sa responsabilité sur celle du DDPS en précisant qu’elle ne se prononcera plus sur ses activités jusqu’à la remise de son rapport. Le DDPS a, quant à lui, admis avoir commis une « erreur » dans ses transmissions, tout en déclarant à son tour, que « la Dél CdG est responsable de ses actes devant le Parlement ».
Reste que la Suisse se trouve dorénavant dans une situation délicate vis-à-vis de l’Afrique du Sud qui risque de ne plus collaborer à l’enquête. Une manière originale d’enterrer un sujet qui dérange.

Livre & documentaire:
-Dr la mort, Enquête sur un bioterrorisme d’Etat en Afrique du Sud par Tristan Mendès-France

-Passé sous silence - Docteur La Mort Documentaire écrit par Tristan Mendès-France et réalisé par Jean Pierre Prévost. France 3, jeudi 31 octobre 2002, 23h55 (50 min)

Rapports:

-La maîtrise des armements chimiques et biologiques, rapport de l’ Assemblée parlementaire de l’Union de l’Europe occidentale (UEO), 5 décembre 2001.

-Les rapports entretenus par les services de renseignements suisses avec l’Afrique du Sud, rapport de la Délégation des Commissions de gestion des Chambres fédérales sur le rôle des Services de renseignements suisses dans le cadre des relations entre la Suisse et l’Afrique du Sud. Voir notamment, dans le chapitre 2, la partie « Prétendue participation du Laboratoire AC de Spiez aux projets sud-africains de développement d’armes biologiques et chimiques ».
II. Histoire et origine du VIH SIDA
Le SIDA est-il réellement un jugement de Dieu sur le péché, comme le prétendent beaucoup de Chrétiens ? Nous vous présentons ici la traduction de la communication officielle faite par le Docteur américain L. Horowitz aux "Premières Rencontres Médicales" de Libreville, au Gabon, le 29 mai 2001. Son raisonnement scientifique aboutit à des conclusions très intéressantes, mais aussi très inquiétantes !

"Madame la Présidente, mesdames et messieurs les congressistes,
C’est en vérité un grand honneur pour moi que de faire partie de la délégation américaine invitée au Gabon pour présenter les récents développements de la recherche aux Etats-Unis concernant le SIDA. Je suis l’auteur d’un livre qui est un best-seller aux Etats-Unis, et qui s’intitule "Emerging Viruses : AIDS & Ebola. Nature, Accident or Intentional ?" (Les virus émergents : SIDA et Ebola. Sont-ils naturels, accidentels ou intentionnels ?" Dans cet ouvrage, j’étudie la possibilité que le virus du SIDA ait été intentionnellement injecté à certaines populations pour provoquer une endémie. Je vous parlerai aussi, dans ma présente communication, d’un de mes articles récents, publié en mai 2001 dans le journal médical professionnel anglais "Medical Hypotheses". J’ai fait tirer à part des reproductions de cet article, que je vous distribuerai demain. J’avais déjà présenté cette thèse à la 11e Conférence Internationale sur le SIDA qui s’était tenue à Vancouver en 1996. J’avais cité à cette occasion les chiffres d’une enquête montrant que 65 % des Noirs Américains croient que le SIDA est peut-être un génocide déguisé. On définit le génocide comme la destruction massive d’êtres humains pour des raisons économiques, politiques ou idéologiques. Dans le numéro d’octobre 2000 du célèbre "American Journal of Public Health", le Docteur Stephen Kunitz, considéré comme le plus important sociologue médical américain, est parvenu à des conclusions qui rejoignent celles du Docteur Adeoye Lambo, Doyen de la Faculté de Médecine de l’Université d’Ibadan, au Nigeria. Il a déclaré que chaque fois que le capitalisme, le colonialisme, et l’élite WASP (White Anglo Saxon Protestant) contrôlaient la mondialisation, on a toujours pu observer qu’il en est résulté une destruction massive et systématique de populations indigènes. Ma thèse affirme que le spectre du virus du SIDA est apparu juste après l’administration de vaccins expérimentaux contre l’hépatite B à des homosexuels de New York et à des populations noires d’Afrique Centrale, en 1974 et au début de 1975. Se peut-il que la thèse que je vais vous présenter révèle l’existence d’un génocide ? S’agit-il d’une nouvelle mise en pratique des théories de Machiavel ? C’est-à-dire que l’on aurait volontairement créé un problème pour profiter de sa solution ? Dans ce cas, ce serait l’industrie pharmaceutique qui en serait la bénéficiaire, tout en décimant certaines populations considérées comme "indésirables". Se peut-il que les instigateurs de ce possible génocide s’efforcent en outre de supprimer des thérapies peu coûteuses, peu risquées et très efficaces pour lutter contre le SIDA ? Sans aucun doute, il s’agit là d’une possibilité extrêmement hérétique, politiquement provocatrice, et moralement déconcertante. Pourtant, ma thèse se fonde sur des éléments de preuve que je vais à présent vous résumer. J’estime que le temps est venu de vérifier de très près cette théorie. Je crois que ces vérifications devraient absolument être confiées à un comité scientifique et éthique indépendant, chargé par les Nations Unies d’établir la vérité dans ce domaine. Pour résumer les résultats de mes recherches, voici une première diapositive qui vous présente un contrat signé par le gouvernement des Etats-Unis, qui avait chargé la Société Litton Bionetics de créer, vers la fin des années 60 et au début des années 70, des virus proches du virus du SIDA et du virus Ebola. Ces virus devaient être fabriqués en utilisant des méthodes assez primitives et fastidieuses. Comme vous pouvez le voir, c’est le Professeur Gallo, membre de l’Institut National du Cancer (National Cancer Institute) qui devait suivre l’exécution de ce contrat, signé le 12 février 1962. Sur cette deuxième diapositive, fournie par les archives du Congrès des Etats-Unis, vous pouvez voir que la Société Litton Bionetics figurait en 1969 au sixième rang des fournisseurs de l’Armée américaine, en matière d’armes biologiques. La diapositive suivante reproduit l’édition du 5 décembre 1970 du journal "Nature". Vous pouvez constater que le Docteur Gallo, en collaboration avec ses collègues de Litton Bionetics, y rendait compte de ses travaux sur les cellules humaines atteintes de leucémie aiguë. Vous vous rappelez sans doute que c’est aussi le Docteur Gallo qui a découvert le virus du SIDA en 1984. Plus tard, on a établi qu’il n’avait pas découvert ce virus seul, mais qu’il devait partager cette découverte avec le Professeur français Montagnier. Le problème, c’est que l’étude des cellules leucémiques avait mis en évidence le rôle essentiel d’une enzyme, qui était également capitale pour expliquer le fonctionnement du virus du SIDA. Le nom scientifique anglais de cette enzyme est "RNA-dependant DNA polymerase", ou "transcriptase inverse". On avait mis en évidence le rôle de cette enzyme dans les cellules leucémiques dès avant 1970, c’est-à-dire près de 15 ans avant la découverte du virus du SIDA par le Docteur Gallo, et 9 ans avant sa découverte du premier virus de la leucémie (HTLV-1). La diapositive suivante vous montre toutes les manipulations de virus qui avaient été faites à cette époque sous la direction du Docteur Gallo. Vous voyez par exemple que certains virus propres aux singes avaient été combinés avec des virus de leucémies propres aux espèces félines ou aux poulets. Ces virus ARN avaient la particularité de provoquer des états immunodépresseurs qui aboutissaient à la mort. Il est bien connu que la leucémie des chats présente les mêmes symptômes et la même pathologie que ceux du SIDA humain. Je dois ajouter que, contrairement à certaines croyances populaires, ces maladies ne passent pas naturellement et facilement d’une espèce à l’autre. Pour que ces virus propres aux espèces animales puissent attaquer l’espèce humaine, il faut créer des "hybrides mutants", en cultivant les virus animaux soit dans des cellules sanguines humaines, soit dans des tissus fœtaux humains. La diapositive suivante vous présente une carte du monde, diffusée par le gouvernement américain en 1974. Vous voyez sur cette carte un petit carré entourant la ville de New York, et un autre carré entourant une région de l’Afrique Centrale, vers le nord-ouest de l’Ouganda. Selon la légende, les carrés représentent les zones géographiques où étaient effectuées des recherches sur le virus de l’herpès. Plus précisément, il s’agissait du virus d’Epstein Barr, et de cytomégalovirus des singes, qui provoquent certains cancers et la fatigue chronique. Selon la légende de la carte, il était aussi précisé que ces deux régions géographiques faisaient l’objet de recherches sur le virus du cancer du foie et sur le virus de l’hépatite B, dans le but de produire un vaccin. Or il se trouve que ces deux régions, c’est-à-dire New York et l’Afrique Centrale, sont justement celles qui ont été initialement frappées par le virus du SIDA ! Vous pourrez vous reporter à mon article publié dans "Medical Hypotheses" pour une présentation plus détaillée de ma thèse. Pour me résumer, je dirai qu’entre fin 1974 et début 1975, 200.000 doses du vaccin de l’hépatite B, représentant quatre sous-types de virus, ont été administrées à des homosexuels de New York, à des Noirs d’Afrique Centrale, et à des enfants handicapés mentaux de l’Ecole Willowbrook de Staten Island, à New York. Ce vaccin avait été préparé en cultivant un virus de l’hépatite B propre aux chimpanzés et aux singes Rhésus, qui avaient été expédiés à New York par le Laboratoire Litton Bionetics. Le Docteur Hilleman, considéré comme le plus grand spécialiste mondial en matière de vaccins, a reconnu au cours d’une interview de 1986, qui n’a jamais été diffusée, qu’il avait importé en Amérique des singes contaminés par le SIDA pour faire des recherches sur un vaccin, au sein de la Société Pharmaceutique Merck. J’ai découvert la cassette de cette interview dans les archives de la Bibliothèque Médicale Nationale. Le Docteur Hilleman racontait comment il avait lui-même emmené à New York des primates infectés, originaires de l’Afrique. Je possède des copies de contrats conclus par Litton Bionetics, prouvant que les singes qu’ils avaient utilisés pour leurs expériences provenaient du sud-ouest et du nord-ouest de l’Ouganda. A cette époque, Litton Bionetics, en association avec l’Agence Internationale de Recherche sur le Cancer (IARC) menait dans cette région de nombreuses études sur des populations indigènes, études portant sur les virus du cancer et sur la fabrication de vaccins. Les premiers vaccins contre l’hépatite B ont été fabriqués à partir de ces chimpanzés contaminés par le SIDA. On a d’abord cultivé les virus dans les chimpanzés, puis on a extrait ces virus des chimpanzés, en même temps que divers contaminants viraux, dont le SV40, les SIV, et les SFR, pour fabriquer les vaccins. Ces virus ont d’abord été injectés aux enfants de l’Ecole Willowbrook, à des homosexuels de New York, et à des Noirs d’Afrique Centrale. Bien entendu, un nombre important de ces sujets sont morts au cours de ce stade de la recherche. On a ensuite prélevé le sang des survivants, qui avaient fabriqué des anticorps de l’hépatite B. Le vaccin final fut préparé à partir de ce sang, en séparant les cellules du sérum. Le sérum a servi à fabriquer les quatre sous-types du vaccin de 1974-1975, dont 200.000 doses ont été administrées aux mêmes populations. Tous ces éléments constituent des preuves scientifiques qui permettent d’expliquer parfaitement comment le SIDA a pu simultanément se développer, à la fin des années 70, dans deux populations démographiquement distinctes, situées dans deux continents très éloignés. On a dit que l’on avait découvert des virus du SIDA antérieurement à cette époque. Mais cette information n’est pas exacte. On avait simplement mis en évidence certains fragments des gènes du virus HIV, qui étaient peut-être des portions de virus plus anciens. Mais le génome complet du virus du SIDA n’a été déterminé qu’à l’origine de la pandémie du SIDA. En conclusion, je citerai brièvement cet extrait de mon article de "Medical Hypotheses" : "L’hypothèse (de la création délibérée de l’endémie du SIDA) n’est pas aisément retenue par les personnes, les organisations, les institutions et les administrations gouvernementales, notamment celles qui servent des intérêts particuliers. Mais le fait de négliger une telle hypothèse, et de refuser de la vérifier, conduit à des conséquences catastrophiques. Une telle négligence ternit le fondement éthique de la science. Elle s’oppose à nos obligations morales, en tant que citoyens du monde, et peut tout simplement nous rendre complices d’attaques irréversibles contre l’humanité. "Par ailleurs, cette crise mondiale du SIDA peut servir les intérêts idéologiques de certains groupes, qui verraient d’un mauvais œil le développement démographique de certaines populations, dans cette période de transition globale de la planète. En effet, le SIDA représente un mécanisme de contrôle de revenus importants, au service de certains intérêts sécuritaires nationaux, de certaines organisations, institutions et industries qui bénéficient directement de ce qu’il faut bien appeler un génocide mondial."
Une autre théorie séduisante mais controversée (4)
Par Elisabeth Bursaut
5 février 2000 (Le Monde)

L’ÉPIDÉMIE de sida serait-elle due à la dissémination de virus de singe dans la population du Congo, de l’Ouganda et du Rwanda lors des premiers essais de vaccination par voie orale contre la poliomyélite à la fin des années 50 ?

C’est la théorie que propose Edward Hooper dans un livre qui vient de paraître aux Etats-Unis, The River. Sa thèse repose sur le fait que ces vaccins expérimentaux étaient obtenus après culture du virus sur des cellules rénales de singe dont on sait qu’elles étaient contaminées par certains virus inconnus. Mais elle s’appuie également sur la coïncidence entre les lieux de distribution des vaccins et les lieux d’émergence des premiers cas de sida décelés en Afrique.
Dans ce livre de plus de mille pages, l’auteur rapporte une enquête très sérieuse et approfondie, mais dont les preuves ne sont que circonstantielles. Aucun élément biologique ne vient appuyer ses hypothèses. La reconnaissance de l’irruption d’une maladie nouvelle par des médecins de New York et de Los Angeles date de 1981. Une pneumonie due à un agent exceptionnellement pathogène (Pneumocystis carinii) avait frappé quelques jeunes gens homosexuels sans problème de santé connu préalablement ; un cancer de la peau, tout aussi exceptionnel, le sarcome de Kaposi, était apparu de façon répétée, là encore dans une population de jeunes homosexuels. Le lien entre ces deux maladies était leur apparition chez des sujets aux défenses immunitaires déprimées. Il fallut attendre trois ans pour que l’origine de cette maladie soit attribuée à un rétrovirus par l’équipe du professeur Montagnier à l’Institut Pasteur. Alors commença une recherche frénétique pour découvrir le ou les virus en cause et leur origine. On découvrit rapidement que cette maladie des homosexuels américains existait aussi en Afrique de l’Est. En 1985, l’Institut Pasteur isolait un second virus, découvert chez un habitant de l’Afrique de l’Ouest, qui fut nommé VIH-2. On mit aussi en évidence des virus voisins chez certains singes, les chimpanzés Pan troglodytes troglodytes pour VIH-1 et le macaque Macaca maculata et le singe mangabey pour VIH-2.

RÉTROVIRUS VENUS DU SINGE

Il est aujourd’hui bien établi que les rétrovirus responsables du sida chez l’homme trouvent leur origine chez le singe. Les premières contaminations humaines remonteraient à une époque comprise entre 1920 et 1940. En effet, les différences entre virus de singe et virus humains sont telles qu’elles ont demandé de 20 à 40 ans pour s’établir, et le premier échantillon humain connu contaminé par VIH-1 date de 1959. La campagne de vaccination de 1957-1960 serait donc trop récente pour avoir permis, si elle avait comporté l’ingestion infectieuse de rétrovirus de singe, les mutations virales engendrant le VIH. Il reste, par ailleurs, fort douteux que des rétrovirus de singe aient été présents dans le vaccin, car il est particulièrement difficile de les faire se reproduire dans des cellules autres que les lymphocytes T ou les macrophages. Hooper reconnaît lui-même qu’on ne sait même pas si des tissus de singe ont été utilisés pour fabriquer le vaccin oral contre la poliomyélite utilisé au Congo !

Derniers éléments épidémiologiques qui vont à l’encontre de l’hypothèse de Hooper, les mêmes lots de vaccins ont été utilisés en Europe et aux Etats-Unis, et n’ont pas été responsables de la survenue de sida chez les personnes vaccinées. Il est important de le préciser, car il serait dangereux que le public s’inquiète et ne fasse plus confiance aux vaccins.

EXEMPLES ANCIENS

Le virus du sida a peut-être été présent en Afrique, en Europe et aux Etats-Unis il y a fort longtemps, se manifestant sous forme de maladies Isolées ou très peu répandues. On en a quelques exemples parfaitement documentés. En Norvège, où un marin avait contaminé sa femme et sa fille en 1966. Aux Etats-Unis, un adolescent noir est mort du sida en 1968. Mais les facteurs qui ont précipité l’épidémie de sida sont plus récents. En Afrique centrale, si la maladie était bien présente dès 1959, son expansion épidémique est à peu près contemporaine de l’épidémie américaine. Celle-ci s’est développée à partir du réseau homosexuel transcontinental.
En Afrique, selon Mirko D. Grmek dans un article publié par La Recherche en juillet-août 1991, l’épidémie se serait déclenchée du fait de la coïncidence de plusieurs séries de facteurs facilitant l’infection, tous liés à la civilisation de l’après-guerre. D’abord, l’urbanisation et le bouleversement des relations hétérosexuelles : le sida est plus rare dans les campagnes et se répand le long des routesempruntées par les camions et par les autobus. Ensuite, si l’on cherche une cause médicale à l’explosion de l’épidémie, elle peut résider dans les débuts de la transfusion sanguine en Afrique ou dans les campagnes de vaccination par injection à grande échelle au cours desquelles la même aiguille ou des aiguilles non stérilisées étaient utilisées pour vacciner de nombreuses personnes.
The River : a journey to the source of HIV and AIDS. Edward Hooper, Little Brown, 1 070 pages, 35 dollars.
Très important, à visionner absolument!!!
Références bibliographiques:

vendredi 26 décembre 2008

Zimbabwé, une prise en otage programmée !!!

Bio-terrorisme anti-nègre en Afrique du Sud par les puissances occidentales via le Dr Wouter Basson: http://www.bonaberi.com/forum/viewtopic.php?t=2126
Dans la première moitié des années quatre-vingt, quelque 250 000 Blancs émigrèrent vers l’Afrique du Sud. Pourtant, la population blanche maintenait son hégémonie sur l’activité économique et la possession des terres agricoles les plus riches. Les dispositions des accords de Lancaster House ont été respectées : par exemple, le maintien d’un quota de députés blancs au Parlement jusqu’en 1990 et la non-expropriation des fermiers blancs. Les fermiers blancs continuèrent de disposer de 70 % des terres les plus fertiles du Zimbabwe, ce qui suscita des frustrations auprès de la population noire. Puis le premier ministre Mugabe (un Shona, rappelons-le) renforça son pouvoir au détriment de la minorité ndébélé qui fut durement réprimée, et son armée dut affronter à plusieurs reprises l’aile armée de la ZAPU (Zimbabwe African People’s Union). La crise actuellement en cours au Zimbabwé, est un exemple typique de la prise en otage des kamites:
d'une part, Robert Mugabe, dès son accession au pouvoir, a manifesté une rupture avec les idéaux qui ont soutendus la guerre de libération de la Nouvelle Rhodésie: assurer une répartition équitable des terres entre blancs et noirs, améliorer la qualité de vie des Zimbabwéens;
d'autre part, la mythomanie et la mégalomanie des Eurocentristes
Pour mieux cerner la problématique zimbabwéenne, je vous propose trois points de vue, qui me semble important.
I. Zimbabwe, l'autopsie d'une descente aux enfers (1)
Article signé par Marteneau Chrispin, expert en relations internationales.
Dans les années 1960-1980, le Zimbabwe, qui s'appelait à l'époque la Rhodésie du Sud, faisait déjà l'actualité. La minorité blanche issue de la colonisation britannique proclama l'indépendance unilatérale du pays en 1965, allant ainsi à l'encontre de la politique officielle de la Grande-Bretagne à l'époque. Celle-ci stipulait que les colonies sous sa domination, dans lesquelles il existait une forte communauté blanche, n'obtiendraient leur indépendance qu'à la suite d'une décision majoritaire au suffrage universel et avec un leadership des Africains.

Le chef de la minorité blanche de l'époque, Ian Smith ayant passé outre cette position britannique, buta sur l'opposa de la Grande-Bretagne, qui incita la communauté internationale, à travers l'Organisation des nations Unies (ONU), à adopter de lourdes sanctions contre ce pays. Ces dernières eurent raison du régime de Ian Smith et la Rhodésie du Sud retourna sous le contrôle britannique en 1979. Suite à la lutte menée par Robert Mugabe contre le régime de Ian Smith, le pays obtint son indépendance le 18 avril 1980 et prit le nom de Zimbabwe. Mugabe en était le père fondateur, le héros de la guerre de libération menée contre le pouvoir blanc ségrégationniste. Aimé et acclamé dans son pays et respecté sur la scène internationale, il en devint le président.

Il s'en suivit une période de cohabitation entre le nouveau régime et la communauté blanche qui détenait la majeure partie des terres du pays. Celle-ci était grandement composée de fermiers, regroupés au sein de la Commercial Farmers' Union (CFU), qui ont toujours joué un rôle central dans la vie politique et économique de ce pays. Cette nouvelle alliance avec le régime de Mugabe a surtout été rendue possible grâce aux engagements pris par ce dernier, dans les accords de Lancaster House (1), de ne pas s'en prendre aux intérêts des fermiers blancs après l'indépendance et surtout d'opérer des réformes agraires de manière graduelle et conforme aux principes de droit. Sur la base de ces accords, il y eut une première réforme agraire, financée par l'aide britannique et américaine, qui a permis la redistribution de quelques 20,000 kilomètres carrés de terres précédemment détenues par la minorité blanche.

Après l'indépendance en 1980, celle-ci a gardé ses privilèges économiques (2). Malgré le fait qu'ils représentaient 1% de la population du Zimbabwe, ces derniers contrôlaient par contre 80% des richesses du pays, notamment le principal secteur économique, l'agriculture. Cette inégalité économique et la complexité du problème agraire ont toujours été une source de frictions entre le régime de Mugabe et la minorité blanche. Pour comprendre cette donnée, il faut savoir d'une part que la question de la réforme agraire avait été au centre du mouvement de libération nationale conduite par Mugabe et d'autre part que la terre, en plus de sa dimension économique, revêt une dimension socioculturelle, et même religieuse forte dans ce pays.

En effet, l'une des motivations des combattants du Front patriotique, dirigé par Mugabe, qui ont fait la guerre était l'espoir de l'accès à la propriété de la terre. Cette revendication est donc restée un enjeu politique majeur même après l'indépendance. D'autant plus que le Front patriotique, avait utilisé la rhétorique de l'attachement spirituel à la terre pour galvaniser ses militants et combattants. Ainsi ces anciens combattants ne vont jamais renoncer à cette revendication. Il y a eu plusieurs réformes agraires au Zimbabwe sous le régime de Mugabe. Mais celles-ci n'ont jamais épuisé l'épineuse question de l'appropriation des terres par la minorité blanche.

Après deux décennies de pouvoir, le régime de Mugabe a commencé a s'essouffler à l'intérieur. Le vieux président est devenu de plus en plus contesté par une opposition interne ayant à sa tête Morgan Tsvangirai (3). En vieux briscard de la politique, Mugabe tenta de faire diversion, afin de maintenir son contrôle sur le pays, en attisant les revendications agraires. Il encouragea tacitement les vétérans de la guerre d'indépendance à occuper de force les fermes agricoles appartenant à la minorité blanche, qu'il affirma considérer comme des ennemis de la patrie pour s'être opposée à son plan de redistribution des terres à la majorité noire. En effet, cette radicalisation de la position de Mugabe en l'an 2000 fit suite à l'échec du vote d'une nouvelle constitution qui devait, en autres, autoriser l'expropriation des fermiers blancs sans compensation (4). Ces derniers avaient uni leurs forces avec le mouvement d'opposition au régime, mené donc par Tsvangirai, pour faire campagne contre cette nouvelle constitution.

L'occupation des fermes agricoles détenues par la minorité blanche initia un processus qui a abouti à la situation catastrophique dans laquelle se trouve le Zimbabwe actuellement. En effet, la première conséquence de ce mouvement a été le départ de centaines de fermiers blancs du pays. La bataille pour la terre eut pour résultat de faire péricliter l'économie du pays, dont la production agricole en était une composante importante. Le Zimbabwe passa de l'autosuffisance alimentaire à des émeutes de la faim, dont les premières eurent lieu en 1997 déjà (5). Depuis cette époque la situation économique du pays n'a cessé d'empirer. L'inflation a atteint des taux surréalistes (le taux actuel est le plus élevé dans le monde, 231millions pour cent en juillet de cette année). Le pays imprime des billets de sa monnaie avec des valeurs nominales hallucinantes. Les rayons des magasins et supermarchés sont vides. Le taux de chômage a été estimé à 85% en 2007. Le produit national brut (PNB) du pays est en chute libre. Celui-ci a chuté de 5,7% en 2007 et d'environ 4% en 2008, selon les chiffres du Fonds monétaire international (FMI). L'économie a connu une contraction de près de 50% ces huit dernières années. 80% de la population de ce pays vit avec un revenu sous le seuil de pauvreté.

La détérioration de l'économie zimbabwéenne a été, d'autre part, accélérée par les sanctions économiques imposées par plusieurs membres de la communauté internationale, notamment la Grande-Bretagne, l'Union européenne ou les Etats-Unis d'Amérique. La diplomatie américaine, à un certain moment, avait fait du Zimbabwe de Mugabe un point important de son agenda quand Condolezza Rice a désigné ce pays comme étant un poste avancé de la tyrannie dans le monde.

Dans son bras de fer avec les occidentaux, dans un premier temps, et de plus en plus avec des dirigeants africains qui le lâchent à tour de rôle (6), Mugabe a toujours pu compter sur l'appui ferme et actif de la diplomatie sud-africaine, avec le président Thabo MBeki comme médiateur attitré dans la recherche d'une solution politique entre Mugabe et l'opposition interne. Cette position de L'Afrique du Sud était fondamentalement tributaire de sensibilités personnelles de l'ancien président MBeki. Son départ du pouvoir prive donc le Zimbabwe d'un soutien important sur la scène internationale.

Dans ce contexte, les jours du vieux président Mugabe semblent être comptés. La mauvaise gestion du pays, le délabrement de son économie, auquel est en train de s'ajouter une crise sanitaire majeure vont peut être sonner le glas du régime autocratique de Robert Mugabe. Si cela peut être perçue comme une perspective heureuse à long terme pour ce pays, on est forcé d'être plus circonspect quant aux conséquences à court et moyen terme. En effet, s'il existe une figure centrale de l'opposition interne (Morgan Tsvangirai), il n'est pas garanti que la transition de l'après Mugabe se fera en douceur. Il faut espérer que l'instabilité politique ne viendra pas achever de précipiter ce pays dans un chaos total.

___________
1. Les accords de Lancaster House ont été signés le 21 décembre 1979, par les représentants du Front Patriotique, dirigé par Mugabe et le régime de Ian Smith, en présence du Margareth Thatcher qui était Premier ministre britannique à l'époque, le 21 décembre 1979. Ils contiennent les termes et arrangements qui ont procédé l'indépendance du Zimbabwe.

2. Lors d'une rencontre avec les fermiers blancs, Mugabe les invita à « se sentir chez eux ..et à rester dans le pays... » parce qu'ils « avaient un rôle important à y jouer ». Voir Selby, Angus "Commercial Farmers and the State: Interest Group Politics and Land Reform in Zimbabwe, 1890-2005", Thèse doctorale, Université d'Oxford, P. 128. Disponible en ligne.

3. Robert Mugabe ne se maintient au pouvoir que par l'organisation d'élections, dénoncées comme frauduleuses et dont les résultats sont fortement contestés. Ce fut le cas en 2002 et en 2008.

4. Lors d'un rassemblement politique en avril 2000, Mugabe déclara qu'il n'allait plus demander aux fermiers blancs les terres, mais que son régime allait s'en accaparer sans négociations. Désignant la Grande-Bretagne comme responsable du manque de progrès sur la question de la redistribution des terres, il fit savoir aux dits fermiers blancs qu'ils devaient s'adresser à cette dernière s'ils voulaient être indemnisés. Voir article rédigé par CNN en 7 avril 2000, intitulé «Law targets white farm confiscation in Zimbabwe ».

5. Lire à ce sujet, Colette Braeckman, « Un combat légitime instrumentalisé par le régime : Bataille pour la terre au Zimbabwe », Monde diplomatique, mai 2002.

6. Un nombre grandissant de leaders africains pensent que Robert Mugabe fait partie du problème au Zimbabwe et non plus de la solution. Ils affirment de plus en plus ouvertement qu'il devrait laisser le pouvoir qu'il détient depuis l'indépendance du pays. Le dernier en date à exprimer ce point de vue est le Premier ministre du Kenya, M. Raila Odinga. Ce dernier vient de déclarer dans une interview à BBC, ce jeudi 4 décembre 2008, qu'il était temps pour les gouvernements africains d'agir de manière décisive en vue de pousser Mugabe hors du pouvoir. M. Odinga pense que le partage du pouvoir au Zimbabwe est un processus mort qui ne fonctionnera jamais avec un dictateur (Mugabe) qui n'y croit pas.
II. Analyse d’Aubin NGWA ZANG (2)
L’auteur revient sur tous les accords imposés par l’Angleterre au Zimbabwe et le non-respect de ceux-ci, sans oublier les exterminations massives.

Il ne se passe plus une seule seconde sans que les médias occidentaux nous balancent des fadaises sur le président zimbabwéen Robert Mugabe. Les médias français, en tête de file, s’en donnent à cœur joie, des conférences sont organisées dans le pays et à travers le monde où le président zimbabwéen est dépeint comme un redoutable « dictateur », un « despote sanguinaire » à l’agonie, un « fou » furieux, un « oppresseur » du peuple ou encore comme un « assassin » des droits de l’homme et des libertés fondamentales. Pourtant, ce violent sabotage occidental à l’égard du président Robert Mugabe serait probablement passé inaperçu et sans effet si une classe de « soi-disant » intellectuels et surtout de médias africains, incapables d’avoir une perception globale des sources réelles de la situation « transitoire » que vit le Zimbabwe aujourd’hui, ne répétaient en boucle toutes ces ignominies occidentales auprès des populations noires.
L’objectif de tout État digne de ce nom n’est-il pas de rechercher à porter toujours plus haut le niveau de vie de toutes ses populations sans exception ? Dans ce cas, serait-ce donc un crime si un chef d’État africain se fixe comme objectif de mettre en place les fondements d’une société juste et équitable ? Est-ce un crime si un chef d’État africain souhaite supprimer un système socio-économique dual hérité de la période coloniale et dominé par une minorité blanche ? Est-ce un crime si un chef d’État africain recherche l’amélioration du bien-être collectif de son peuple sans laisser personne au bord de la route ? Bien sur, pour les occidentaux, tous ces questionnements sont absurdes dans le cadre d’une société africaine noire puisque par nature, nous sommes inaptes à tout progrès et surtout incapables d’accéder au bonheur par nous-mêmes.
Dans le contexte du Zimbabwe, ils sont balayés du revers de la main et la réalité tronquée par les dirigeants et médias occidentaux qui ne reculent devant rien pour chercher à préserver les acquis et les privilèges de la minorité blanche du pays. Car pour les occidentaux : « quelque soit l’endroit où il se trouve, le niveau de vie de l’homme blanc doit toujours demeurer supérieur à celui de l’homme noir ».

Alors au nom de quelle autorité et de quelle légitimité le président zimbabwéen Robert Mugabe ose-t-il défier cette loi de la nature leucoderme ? Cette défiance courroucent les occidentaux, le président Robert Mugabe a commis une infamie, c’est un véritable affront ! Pour eux, le peuple zimbabwéen a pourtant déjà tout obtenu. D’indigènes au statut d’hommes libres, les zimbabwéens devraient se contenter de ce nouveau statut, au lieu d’en demander plus, c’est-à-dire une amélioration de leurs conditions de vie quotidienne où tout simplement le droit à une vie meilleure.
L’avertissement de la minorité blanche et de leurs alliés au peuple noir est cinglante et sans équivoque :

Restez à votre place, ne touchez pas aux acquis de la minorité blanche ! C’est elle qui fait fonctionner le pays et c’est elle qui vous fait vivre. Sans elle, vous « crevez »...

Le président Mugabe devrait-il accepter ce chantage, au risque de reléguer à vie la population noire au statut d’indigènes et d’esclaves de la minorité blanche ? A mon avis, non. Et le cas de son voisin sud-africain est un cas d’école, où « Nelson Mandela » après avoir cédé au chantage des blancs et consolider leurs privilèges, assiste aujourd’hui impuissant à un déferlement de violence et de haine des populations sud-africaines noires, toujours aussi pauvres, à l’égard de leurs frères étrangers venus des pays voisins, conséquence logique d’une situation programmée et scellée plutôt par lui lors de l’accession du pays à l’indépendance. Le président Robert Mugabe a donc non seulement le droit mais aussi le devoir de ne pas répéter les mêmes erreurs et d’assurer une vie digne et épanouissante à toutes ses populations.


Le problème zimbabwéen n’est donc pas simple ou politique comme le présente les occidentaux. C’est un problème profond et complexe qui revêt une double dimension à la fois raciale et d’iniquité sociale, conséquence logique et automatique d’une société fondée ex ante sur la première dimension. Ainsi, pour comprendre la « situation transitoire » actuelle du Zimbabwe et surtout l’action courageuse entreprise par le président Robert Mugabe, il convient de se replacer dans le contexte historique qui a guidé la création de cette jeune nation. En effet, c’est seul cet « héritage historique » qui peut nous permettre d’appréhender la situation d’aujourd’hui et bien sur de se faire une idée sur le futur en s’y projetant.
Toutefois, il ne s’agit pas ici de prolonger les tendances mais de mettre en évidence les limites et les incohérences d’un « modèle zimbabwéen » hérité de la Rhodésie coloniale qui perdure. La situation que vit le Zimbabwe aujourd’hui n’est que la concrétisation d’un système de domination qui n’est pas arrivé tout seul comme peut survenir un tremblement de terre ou un cyclone dévastateur. Mais, qui est la conséquence de choix géopolitiques bien précis. Puissant mécanisme de subordination et minutieusement programmé, ce système s’est noué en 2 actes.

Acte 1 : Le point de départ : 1888 – 1979, un héritage historique volé

Le 13 octobre 1888, le premier ministre de la colonie britannique du Cap, Cecil Rhodes s’arroge le droit exclusif et complet d’exploitation des minerais et métaux du royaume du Zambèze. Les autochtones s’y opposent, c’est le début d’une résistance qui va durer jusqu’en 1897 lorsque les blancs finiront par prendre le dessus en les repoussant et les embrigadant dans des « réserves indigènes » qu’on appellera plus tard « terres communales ». Dans la foulée, c’est la naissance d’une société duale fondée sur le principe de la hiérarchie des races : la Rhodésie qui deviendra Zimbabwe-Rhodésie en 1978 puis Zimbabwe en 1980 lors de l’accession du pays à l’indépendance.
La Rhodésie va être construite sur le sceau du principe racial tandis que ses mécanismes à la fois commercial et économique vont être développés et fondés sur le principe de la « triple appropriation » : appropriation des terres, appropriation de la main-œuvre et appropriation des ressources naturelles aux mains des autochtones noirs. Les noirs se voient ainsi exproprier et spolier de leurs ressources. Le pays est scindé en 2 parties inégales. D’un côté, on a la « société blanche » qui représente 1% de la population, c’est une société urbaine industrialisée, contrôlée par l’État et régie par le droit écrit, elle détient tous les pans de l’économie ainsi que l’agriculture commerciale. De l’autre côté, on a la société rurale, détentrice de l’agriculture communale et constituée des noirs, elle est régie par le droit coutumier et constitue le réservoir de main-œuvre de la société blanche.
Dans les premières années de la formation de la société, la mise en œuvre de ce système va être le résultat des décisions administratives de facto mais il sera très rapidement cristallisé en une série de dispositions législatives assurant l’application efficace. Plusieurs lois seront érigées mais 2 textes fondamentaux vont légiférer l’organisation et l’occupation de l’espace, c’est-à-dire le partage des terres entre blancs et noirs : le Land Apportionment Act de 1930 et le Land Tenure Act de 1969 qui restera en vigueur jusqu’en 1979.

Le Land Apportionment Act de 1930

Cette loi concède aux Noirs 22,4% des terres. Ce sont les « terres communales » ou encore les « réserves indigènes » dans lesquelles les noirs avaient été repoussés et parqués. Ce sont des terres improductives et érodées. Elles sont impropres à l’agriculture. L’idée des blancs à l’origine est de limiter l’accès des terres aux noirs pour éviter que ceux-ci développent une agriculture commerciale susceptible de concurrencer la leur et dans la foulée de les priver d’une main-œuvre abondante et gratuite.

Le Land Tenure Act de 1969

Subjugué par le régime d’Apartheid en vigueur chez son voisin sud-africain, le gouvernement blanc au pouvoir va instituer un modèle de séparation totale. 41,5% des terres vont être attribuée au Noirs. Toutefois, ce surplus de terres octroyé aux Noirs en dehors des réserves indigènes (19,1%) demeure toujours de bien mauvaise qualité puisque la région de plateaux au centre du pays, regroupant les zones minières et les zones de fortes potentialités agro écologiques, est exclusivement blanche !

En outre, cette loi interdisait toute propriété noire dans les villes qui étaient des zones blanches et retiraient aux autorités locales le pouvoir de créer des logements pour Noirs, elles devaient d’abord demander à ce que les terrains soient déclarés « African Township Area » par le gouvernement blanc. La définition de la notion de « ville » est d’ailleurs très particulière à cette époque, c’est une conception exclusivement blanche qui se décline comme suit dans les années 1960 : est considéré comme ville « tout centre comportant plus de 25 blancs, où les propriétés privées ont une superficie inférieure à 15 hectares et où au moins la moitié de la population adulte est employée dans les secteurs autres que l’agriculture ».

In fine, au cours de la période coloniale, le peuple Noir a vécu une véritable occupation et s’est vu non seulement exproprié de ses terres mais aussi spolié de ses richesses. Il a été parqué dans des « réserves indigènes » sur des terres improductives. Ses territoires n’avaient pas de ville, ni de réseaux de communication et, les populations n’avaient pas accès aux services essentiels et vivaient dans un dénuement total. C’est dans cet univers surréaliste que vont naître tous les mouvements de libération de l’époque dont le ZANU-FP de Robert Mugabe.

Robert Mugabe, le nationaliste

A cette époque, plusieurs mouvements nationalistes vont voir le jour. Les plus significatifs seront le Zimbabwe African People Union (ZAPU de Joshua Nkomo) et le Zimbabwe African Union-Patriotic Front (ZANU-PF de Ndabaningi Sithole puis Robert Mugabe). Les revendications dans les deux camps sont semblables, à savoir : l’égalité raciale, le droit de vote des noirs et l’indépendance du pays. Toutefois, le mouvement de Robert Mugabe va ajouter une exigence supplémentaire, la rétrocession des terres spoliées au peuple Noir.

Fin 1963, les deux mouvements seront interdits et en 1964, Robert Mugabe sera arrêté et incarcéré pendant 10 ans. A sa sortie de prison en 1974, il ira prendre la tête de la lutte armée depuis le Mozambique. C’est le début d’une guérilla qui va conduire le gouvernement blanc de Ian Smith à rechercher des solutions de sortie de crise via une ruse qu’il organisera et qui débouchera sur les Accords de Salisbury le 3 mars 1978. Le ZAPU et le ZANU-PF de Robert Mugabe refusent d’y participer.

Les accords de Salisbury de 1978

Encore appelés accords internes, ces accords sont une véritable ruse pour continuer à entretenir les Noirs dans la confusion mentale. En gros, le droit de vote est reconnu aux noirs, une nouvelle constitution est votée. Tous les noirs de +18 vont désormais voter. La Rhodésie change de nom et devient Zimbabwe-Rhodésie. Le pouvoir exécutif sera géré par un collège exécutif de 4 membres : Ian Smith, Sithole, Muzorewa et Chirau. Un véritable conseil de prédateurs. Hors mis Ian Smith, fondateur du régime blanc raciste, les 3 autres se sont désolidarisés des mouvements que dirigent la guérilla de l’extérieur du pays, ils ont un goût pour le présent et souhaitent profiter de la vie quitte à faire des concessions au détriment de leur peuple.

En échange du suffrage et de la reconnaissance des noirs, ces 3 dirigeants vont faire les concessions suivantes aux blancs :
i) Leur laisser le contrôle de l’appareil du pouvoir et,
ii) Leur garantir la survie de l’essentiel de leurs privilèges tels :

• Une surreprésentation politique (près du 1/3 des sièges de l’assemblée pour 3% de la population) ;

• Un droit de véto pour toute mesure portant atteinte à leurs droits fondamentaux ;

• Le maintien de leur contrôle sur la fonction publique, la police, l’armée et l’économie.

Le ZAPU et le ZANU- PF de Robert Mugabe après avoir rejeté la négociation vont aussi rejeter son résultat. Mais un nouveau gouvernement sera constitué avec à sa tête Abel Muzorewa (premier ministre) qui va alors lancer de violentes représailles contre les camps nationalistes en Zambie et au Mozambique. La guérilla qui a redoublé d’intensité s’apprête à riposter. La Grande-Bretagne craint une escalade de la violence et un embrasement régional qui pourrait conduire le pays dans l’impasse, elle souhaite calmer le jeu. Dans l’urgence, elle convoque par le biais de Mme Thatcher (premier conservateur) une conférence institutionnelle qui débouchera sur les Accords de Lancaster House un an plus tard en 1979. Le ZAPU et le ZANU- PF de Robert Mugabe y sont conviés.

Les Accords de Lancaster House de 1979

Le nationaliste Robert Mugabe ne souhaite pas participer à cette farce, il exige comme préalable à toute négociation, la reddition sans conditions du gouvernement Smith-Muzorewa en place et la rétrocession des terres spoliées au peuple Noir. C’est le président Mozambicain, Samora Machel, en personne qui le décidera finalement à négocier en lui conseillant en outre la modération.

Le nationaliste Robert Mugabe va finalement accepter de transiger sur un certain nombre de points :
i) la nature du régime qui sera de type parlementaire britannique,
ii) la protection des droits et des libertés des blancs,
iii) les garanties excluant les expropriations et les nationalisations forcées et,
iv) les mesures transitoires qui assurent pendant plusieurs années une représentation politique particulière aux blancs.

En clair, les bases de l’accord tacite qui laisse aux blancs le contrôle de l’économie en échange du contrôle de l’État sont alors jetées. La question de l’indemnisation des Noirs n’est pas évoquée, celle de la redistribution des terres est partiellement abordée.
Les terres blanches (43%) du pays devraient être rendues aux agriculteurs noirs sur la base d’un « marché libre » défini suivant un triple principe :
i) l’ « assentiment du vendeur et de l’acheteur »,
ii) la compensation immédiate et équitable des terres expropriées, compensation évaluée par rapport à la valeur du terrain sur le marché foncier et,
iii) le règlement en devise de la transaction.

Mais, ces procédures d’achat vont s’avérer être hors de portée des moyens financiers du gouvernement. Toutefois, ces concessions ne seront garanties aux blancs que pour une période bien déterminée. La nouvelle constitution va ainsi garantir aux blancs une représentation politique pour une période de 7 ans et protéger les fermiers blancs contre une expropriation spoliatrice que pour 10 ans. Durant cette période, le Royaume-Uni va alors s’engager à verser 20 millions de livres à l’Etat Zimbabwéen afin de contribuer à une répartition équitable des terres.

Acte 2 : 1980 - 1989 : un simulacre d’indépendance au pouvoir vidé de toute sa substance

Sous l’égide des Accords de Lancaster House de 1979, le Zimbabwe accède à l’indépendance en 1980. Robert Mugabe devient 1er ministre, il a les mains liées. C’est le statu quo, les ambitions de Robert Mugabe d’utiliser immédiatement l’indépendance comme tremplin d’une vaste réforme économique et sociale est frustrée. Il faut lâcher du lest, les principaux cadres de l’ordre économique rhodésien vont demeurer (industriels et financiers, gros commerçants, professions libérales et fermiers commerciaux). Le pacte implicite doit être respecté à savoir, protéger la sécurité et la qualité de vie de la minorité blanche en échange du maintien d’un bon niveau d’activité et du respect du monopole politique désormais exercé par les noirs. C’est le « modèle Zimbabwéen » qui a fonctionné pendant 10 ans.

1990 : La naissance d’un État soucieux du bien-être de tous

Après 10 années d’indépendance, les ruraux vivent un véritable cauchemar et le taux de chômage dans l’économie dépasse les 30%. La réforme agraire de plein gré n’a porté aucun fruit et la structure agricole est restée identique. Le secteur commercial aux mains des blancs détient toujours 28,6% de la superficie du pays (terres de meilleure qualité) tandis que le secteur communal en possède 42%. De manière plus explicite, le grand secteur commercial représente 4660 exploitations alors que plus d’un million de ménages soit environ 6,1 millions de personnes vivent dans les zones communales.

Nous sommes en 1990 et les Accords de Lancaster House arrivent à expiration. Face à cette situation cauchemardesque, le président Robert Mugabe va alors se donner les moyens de construire les bases d’une société juste et équitable par le truchement d’une loi : le Land Acquisition Bill, qui sera adoptée par le parlement zimbabwéen le 18 mars 1992. L’objectif de celle-ci est de conduire, sur plusieurs années, au rachat par le gouvernement de près de 5 millions d’hectares de terres agricoles commerciales non utilisées ou sous utilisées pour les redistribuer aux noirs dépourvus de terre. En outre, elle autorise le gouvernement à fixer le prix des terres, annule la clause de l’assentiment du vendeur et supprime l’obligation des paiements en devises pour les terres expropriées.

Cette loi sera très mal accueillie au sein de la communauté internationale et totalement rejetée par les fermiers blancs qui vont d’ailleurs lancer un avertissement sans équivoque sous forme de prophétie : « cette loi va à l’encontre de nos droits fondamentaux et entrainera inévitablement une chute de la productivité sur les terres de réinstallation, qui se répercutera nécessairement sur l’ensemble l’économie et portera atteinte à la sécurité alimentaire, au Zimbabwe et dans toute la région ». Mais cela ne restera pas qu’une menace puisque ces derniers aidés de leurs alliés occidentaux vont dès lors tout mettre en œuvre pour réaliser cette prophétie en créant le chaos et le désespoir au Zimbabwe.

1991-1995 : Mise en place des mécanismes d’accomplissement de la prophétie

En 1991, le Zimbabwe passe sous ajustement structurel pour une période de 4 ans. Ce programme d’ajustement structurel va alors efficacement effacer les progrès accumulés difficilement jusque là. Sous l’injonction des institutions de Brettons Wood (FMI et Banque mondiale), une politique monétaire restrictive sera menée avec en prime une dévaluation du dollar Zimbabwéen qui sera dépréciée de 48% de sa valeur par rapport au dollar américain et aux autres devises au second semestre de l’année 1992. Fin 1991, l’inflation atteint 26%, un niveau jusqu’alors jamais atteint.

En 1992, sous les prescriptions des institutions de Brettons Wood, le gouvernement Zimbabwéen est sommé de neutraliser la progression de la masse monétaire autour de 20-25%. Cette politique va s’accompagner d’une élévation des taux d’intérêt aux alentours de 40 et 45% en valeur nominale. Les conséquences de cette hausse des taux seront immédiates et automatiques : blocage de l’investissement des entreprises et des ménages, réduction de la vitesse de circulation de la monnaie dans l’économie et récession économique. L’inflation grimpe en flèche et atteint la barre des 40%.

Les causes de cette flambée sont multiples et de nature à la fois conjoncturelles (augmentation du coût des matières premières et des équipements importés à la suite de la dévaluation de la monnaie nationale, pénuries sur certains produits causées par la sécheresse) et structurelles (abandon du contrôle des prix sur un grand nombre de produits). Le pays est déjà lancé à vive allure vers le gouffre. Le Royaume-Uni va accélérer le mouvement. Il refuse d’accepter l’expropriation de certains de ses ressortissants et descendants bénéficiant de la double nationalité, anglaise et Zimbabwéenne, puis va subordonner son aide financière initialement conclue lors des Accords de Lancaster House à certaines exigences ( indemnisation plus conséquente des exploitations expropriées, un droit de regard sur la pertinence de l’expropriation et le maintien des mécanismes d’accord mutuel entre vendeur et acheteur) pour finir par la stopper dans la foulée.

Comme si cela ne suffisait pas, des budgets d’austérité sont imposés au pays par les institutions de Brettons Wood sous les exercices 1992/1993 et 1993/1994. En 1995, les institutions de Brettons Wood estiment que l’application du PAS est incomplète et partielle. 25000 emplois dans le secteur public sont estimés en surchauffe et doivent être supprimés alors que le gouvernement Zimbabwéen avait déjà supprimé 4000 postes en 1993 puis 6000 postes en 1994, soit 10000 postes au total dans la fonction publique et les entreprises d’État ! C’est le chaos, les populations sont anéanties et le pays est au bord du gouffre avec plus de 40% de taux de chômage. Néanmoins, le président Robert Mugabe va tenir bon et mener à terme le PAS prescrit par les institutions de Brettons Wood.

1996 - 1999 : L’accomplissement de la prophétie

Fin 1996, le président Robert Mugabe attend toujours les retombées financières de l’application du PAS promises par les institutions de Brettons Wood qui n’arriveront jamais. En 1998, le pays sombre et la combinaison d’un taux de chômage touchant 45% de la population active ainsi que la forte dépréciation de la valeur de la monnaie nationale vont être à l’origine de violentes manifestations populations qui se solderont par ce qu’on va appeler les « émeutes de la faim » dans le pays. En 1999, le président Robert Mugabe prend la décision de rompre les relations impures que son pays entretient avec les institutions de Brettons Wood.

Depuis 2000 : Construction des bases d’une société juste et équitable

Le président Robert Mugabe a intensifié les expropriations. Son objectif, mettre en place les bases d’une société zimbabwéenne juste et équitable fondée sur un double principe : l’égalité des chances et l’absence de privations absolues.

1. L’égalité des chances.
selon ce principe, les résultats atteints par tout zimbabwéen au cours de sa vie dans différentes dimensions (économiques, sociales et politiques) doivent être indépendants de son milieu d’origine (race, lieu de naissance, origines familiales, groupe social, etc.) ;

2. L’absence de privations absolues.
ce principe complémentaire du premier établit que l’État zimbabwéen doit assurer une vie décente à tous ses membres, en les plaçant au-dessus d’un seuil de pauvreté absolue déterminé, quel que soit leur « mérite » respectif ou leur race. Pour les uns, cette philosophie n’est rien d’autre qu’une série d’idées à priori erronées et utopiques, qui justifient des contestations abusives. Pour d’autres, elle ne serait qu’un moyen de justifier le goût du pouvoir et la volonté du président Robert Mugabe de s’y accrocher à vie !
Pourtant, loin d’être utopique, cette vision mérite plutôt d’être saluée dans la mesure où elle apparaît juste, pleine de bon sens et surtout porteuse d’espoir pour le peuple noir englouti dans un engrenage sans fin menant à la faillite générale, à la désespérance et à l’anéantissement, puisqu’une société équitable est susceptible d’accroître les capacités dont dispose un individu, c’est-à-dire les libertés fondamentales qui lui permettent de mener le genre d’existence auquel il ou elle aspire, en l’affranchissant de toutes les formes de domination et de dénuement caractérisés par le dénuement matériel, un niveau d’éducation et de santé insuffisant, la précarité et la vulnérabilité voire l’impossibilité de se faire entendre et d’influer sur son propre destin.

conclusion
cette analyse, il est tout simplement important de garder à l’esprit que les Zimbabwéens ont souffert et continuent à souffrir des injustices d’un système socio-économique inéquitable dans le passé, dans le présent et vraisemblablement dans le futur si les choses restent en l’état. Pillé dans ses ressources naturelles et humilié dans sa dignité durant la période coloniale, trompé lors des Accords de Lancaster House en 1979 et frustré de détenir un pouvoir vidé de toute sa substance lors de ses 10 premières années d’indépendance et, enfin, calomnié par tous aujourd’hui, le Zimbabwe aurait pu continuer à subir le diktat d’une minorité blanche n’eut été le courage et la volonté du président Robert Mugabe de mettre en échec ce système inique. Et tout le peuple Noir devrait plutôt s’en inspirer !
III. Aminata D TRAORE parle de ROBERT MUGABE et du Zimbabwe :
L’INSOUMIS ET LE BOUC EMISSAIRE. (3)

Aminata D TRAORE, essayiste
ancienne ministre malienne de la Culture,
animatrice du Forum pour un autre Mali (FORAM)
"Il n’est pas certain que l’extrême personnalisation du conflit et la diabolisation de l’un des principaux protagonistes - Robert Mugabé en l’occurrence - ait aidé en quoi que ce soit à clarifier les enjeux de la lutte sociale et politique en cours au Zimbabwe". Achille Mbembe (Zimbabwe : le cynisme des nations).

1. QUI JUGE QUI ? POUR QUELS CRIMES ?

Le torrent de boue dont on couvre Robert Mugabé depuis de longs mois a quelque chose de nauséabond et de suspect. J’en souffre.

"Qui le juge ? De quels crimes est-il coupable ?" Sont parmi les questions que nous sommes nombreux à nous demander, ce 10 décembre 2008, à l’occasion du 60ème anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (DUDH).

"A 85 ans, pourquoi s’accroche-il tant au pouvoir ?" Entendons nous dire. Est-ce une raison suffisante pour l’humilier ? Est-il le seul de cette génération, à occuper ce poste a un tel âge ?

"Il est au pouvoir depuis 28 ans." En termes de longévité au pouvoir est-il le doyen en Afrique ?

"La fraude électorale ?" A-t-on oublié les élections américaines de 2000 ?

Rares sont ceux qui, en dehors du continent, se doutent des enjeux véritables de cette campagne de dénigrement et de déstabilisation d’une rare violence contre cet homme tant le titre de dictateur sied aux dirigeants du Sud, plus particulièrement ceux du Continent noir. Il suffit de regarder du côté de la Cour Pénale Internationale pour s’en convaincre. Pendant ce temps les fauteurs de guerre en Irak et en Afghanistan se posent en défenseurs des droits de l’homme au Zimbabwe et partout ailleurs.

Puisqu’ils ne sont pas à une contradiction près, les puissants de ce monde élèvent par ailleurs des murs devant ceux dont ils prétendent défendre les droits lorsque ceux-ci tentent d’échapper aux effets destructeurs du capitalisme mondialisé. Le pacte européen sur l’immigration et l’asile dont la France a fait de l’adoption une priorité dans le cadre de sa présidence de l’Union Européenne est l’une des traductions de ce cynisme.

2. L’INDIGNATION SELECTIVE

L’indignation et la justice à géométrie variable qui jettent le discrédit sur les droits de l’homme tournent au scandale lorsque George W Bush se joint à Gordon Brown et Nicolas Sarkozy pour exiger la démission de Robert Mugabé, responsable selon eux des 600 personnes victimes du choléra. Toute perte de vie humaine est un drame. Mais alors, que dire des guerres en Irak et en Afghanistan qui ont fait près d’un million et demi de morts ?

Robert Mugabe aurait ruiné son pays dont l’économie était florissante et violé les droits des Zimbabwéens. En huit années d’une gestion calamiteuse George W Bush, a fait pire en conduisant l’économie la plus puissante de la planète au bord du gouffre avec des conséquences dramatiques et pour son pays et pour le reste du monde : accroissement du chômage, pertes de revenus, tensions sociales et violences en tout genre.

Que fait et que compte faire la fameuse communauté internationale dont George W Bush et ses alliés se réclament face au drame de l’Irak puisqu’il a enfin admis qu’il a commis une "erreur" tout en se défaussant sur des services de renseignements qui lui auraient présenté Saddam Hussein comme une menace pour les USA ? Ce mea-culpa tardif n’incite, visiblement, ni le Président américain, ni le Premier ministre britannique à changer de regard et de perspectives quant au Zimbabwe. Le départ de Robert Mugabé, le Saddam Hussein de Tony Blair, est une obsession. Et, tant mieux, si la faim, le chômage, la maladie et la fuite des Zimbabwéens, provoqués par des années d’isolement et de sanctions économiques, peuvent être instrumentalisés en vue d’atteindre cet objectif. Un tel acharnement participe, bel et bien, à la criminalisation, la traque et l’élimination de la "racaille" dans les banlieues du monde globalisé.
Ainsi va le monde, soixante ans après la déclaration universelle des Droits de l’Homme (DUDH). Le "plus jamais ça" est parfaitement valable pour les "civilisés" qui évitent la guerre chez eux et se serrent les coudes dans la mise au pas des "barbares". Pillée et humiliée l’Afrique se doit de tirer le maximum d’enseignements de cette réalité en apprenant à distinguer les conséquences des actes de sabotage économique et de déstabilisation des dirigeants qui osent dire "non" de la mauvaise gestion que les démocraties occidentales savent, du reste, pardonner tant que leurs intérêts ne sont pas menaces.

3. L’ASPHYXIE ECONOMIQUE

Pèle mêle, les ennemis Robert Mugabe retiennent, contre lui, en plus de l’expropriation des fermiers blancs des terres agricoles, l’hyperinflation qui chasse les élites (médecins, avocats, enseignants, journalistes...) du pays, l’opération de déguerpissement des mal logés en 2005, la fuite de plus de trois millions zimbabwéens vers l’Angleterre et l’Afrique du Sud, la répression des opposants, le pourcentage élevé de personnes atteintes du SIDA, la faim et, à présent, l’épidémie de choléra.

Mais, la quasi-totalité des situations imputées à l’incapacité du dirigeant zimbabwéen à gérer son pays résulte d’abord du non respect d’engagements pris, l’une des caractéristiques de nos rapports avec les pays riches comme l’atteste, plus récemment, les fausses promesses d’aide du Sommet de Gleneagles. L’argent qui coule à flot ces derniers temps dans le cadre du sauvetage des banques a toujours fait défaut quand il s’agit d’honorer les engagements pris envers les peuples dominés. Le facteur déclencheur de la crise zimbabwéenne est plus précisément le non respect par la Grande Bretagne de l’accord de Lancaster House (signé en 1979) selon lequel elle devait dédommager les fermiers blancs dans le cadre de la réforme agraire.

La terre, -un enjeu central dans toutes les sociétés dont l’économie repose sur l’agriculture - est donc au cœur de la rupture. C’est en cela que le bras de fer entre l’ex Rhodésie du Sud et l’ancienne puissance coloniale est emblématique des tensions en Afrique Australe et des conflits à venir à l’échelle du Continent puisque l’ouverture au marché rime de plus en plus avec l’octroi de centaines de milliers d’hectares aux investisseurs étrangers au détriment des petits producteurs.
L’économie zimbabwéenne était florissante et Robert Mugabé fréquentable tant que la minorité de fermiers blancs d’origine britannique pouvaient faire travailler des centaines de milliers d’ouvriers agricoles noirs sur les millions d’hectares de terres agricoles qui étaient en leur possession. Le héros de l’indépendance, est devenu l’homme à abattre à partir du moment où face au refus de Tony Blair de respecter les termes de l’accord de Lancaster House, il a dû récupérer les terres des fermiers blancs. Tout a depuis lors été dit à propos de la redistribution de ces terres qui n’aurait profité qu’aux proches de Robert Mugabé. La réalité est toute autre. Des milliers de familles sans terre jouissent aujourd’hui de leur droit à ce moyen de production. L’irrigation, les fertilisants, les prêts et la mécanisation sont autant d’efforts fournis dans le cadre de cette réforme agraire, avec les maigres moyens de l’Etat la priorité étant la couverture des besoins nationaux par l’agriculture nationale.

L’Europe, l’Amérique du Nord, l’Australie, la Nouvelle Zélande ont réagi dès la première procédure de retrait des terres, en 1997. Le dollar zimbabwéen a commencé à chuter et les sanctions économiques à pleuvoir : privation du pays de toute aide extérieure, de crédit, d’assistance de la part des institutions financières internationales et l’interdiction d’échanges commerciaux avec les entreprises américaines. Le pays de Robert Mugabé n’a bénéficié d’aucune aide en matière de balance des paiements depuis 1994 alors que jamais auparavant, il n’avait été privé d’apports extérieurs. Il a fallu, faute de prêts assortis de conditions favorables procéder à des émissions monétaires.

L’ingérence et la subversion à la base consistent dans ces circonstances à créer la pénurie en privant l’Etat souverain de moyens et à soutenir des ONG et des opposants politiques qui s’attirent la sympathie des populations auprès desquelles ils interviennent. Les conséquences de l’embargo et des sanctions économiques ont été aggravés par des sécheresses autrefois cycliques (à peu près tous les dix ans) mais désormais fréquentes du fait des perturbations climatiques.

4. L’ALIBI DEMOCRATIQUE

La Grande Bretagne prendrait une sacrée revanche sur l’histoire et rendrait un immense service aux fermiers blancs qui attendent, si elle parvenait à porter au pouvoir dans son ancienne colonie, un dirigeant de son choix ou tout au mois acquis au libéralisme économique.
Au-delà de la Grande Bretagne, les puissances coloniales et leurs alliés n’ont jamais eu autant besoin de renforcer leur présence en Afrique, l’avancée de la Chine étant une véritable menace pour eux. Ils y arrivent au prix de l’ingérence, de la subversion et de la guerre. C’est dire jusqu’à quel point le fossé est abyssal entre la rhétorique sur la démocratie, les droits de l’homme et les desseins des Etats libéraux d’Europe et d’Amérique sur le Continent noir.

Le débat houleux qui pendant longtemps a opposé les Occidentaux aux dirigeants des pays d’Asie dont la Chine quant à la primauté des droits économiques et sociaux sur les droits politiques ressurgit ainsi à la faveur de la mondialisation néolibérale sans être pris en charge de manière conséquente par les formations politiques africaines, la société civile et les médias. Il en est ainsi parce que les dirigeants africains savent que leurs pays seraient dans le même piteux état que le Zimbabwe s’ils s’avisaient, à l’instar de Robert Mugabe, à aller à l’encontre des intérêts dominants. La politique de la terre brûlée est réservée, comme ce fut également le cas pour la Guinée de Sékou Touré, à tous ceux qui s’écartent du "droit chemin".

Pour l’heure, en dépit du satisfecit des Occidentaux pour certaines "transitions démocratiques", le vote ne sert qu’au renouvellement du personnel local du système-monde. Les électeurs locaux en deviennent, à leur propre insu des clients de la politique spectacle et les victimes des rapports marchands qui lui sont sous-jacents. Les sujets qui peuvent écorcher les oreilles du G8, de l’UE et les IFIS tel que le pillage des matières premières de l’Afrique, le diktat des grandes puissances, la dette extérieure, les réformes néolibérales sont soigneusement écartés du débat électoral quand débat il y a. Et gare aux esprits critiques (opposants, médias, citoyens avisés...) qui osent défier les dirigeants dirigés dans leurs comportements mimétiques et complaisants. Ils sont combattus, de manière sournoise ou ouverte. Par contre, les faux opposants, les médias aux ordres, les associations et ONG qui savent manier la langue de bois seront épargnés, récompensés et utilisés pour soigner l’image du pays.

5. NOUS SOMMES TOUS ZIMBABWEENS

Rien ne justifie l’humiliation de Robert Mugabé et les privations imposées à son peuple afin qu’il se soulève et le renverse. Il n’est pas paranoïaque puisque Gordon Brown et ses alliés après avoir poussé Morgan Tsvangiraï marchent à présent à visage découvert et sans complexe, lui demandant de démissionner. Nommer et défier ses agresseurs n’a rien à voir avec la haine des Occidentaux véhiculée par certains médias qui excellent dans le lavage des cerveaux quant a Robert Mugabe. Précisément parce qu’il se savait le dirigeant d’un pays composé de Blancs et de Noirs il a tenté de les fédérer en nommant des ministres zimbabwéens d’origine britannique dans gouvernement.

Robert Mugabé n’est en aucun cas ce bourreau qui affame son peuple et le condamne à mourir du cholera et de je ne sais pas quelle autre maladie. Les quinze années durant lesquelles il avait les mains libres il a réussi à réaliser le taux d’éducation le plus élevé du continent en plus des performances économiques enregistrées. On ne peut lui reprocher non plus de s’être enrichi personnellement ; à l’instar de la plupart de ses homologues même si certains excès son reprochés à son épouse. La persécution dont il est l’objet augure en réalité des difficultés à venir chaque fois qu’un dirigeant africain voudra se démarquer de la pensée unique en revendiquant la souveraineté économique, politique et alimentaire. Nous serons faibles et vulnérables tant que, face a une telle situation les peuples conscients des enjeux et des dangereux rouages du monde actuel ne prendront pas leurs destins en mains et ne défieront pas eux-mêmes leurs dirigeants mais aussi l’Union Européenne, les IFIs les anciennes puissances coloniales en quête de lieux d’ancrage ; de matières premières et de parts de marchés.

Nous sommes tous des Zimbabwéens face au défi de la nouvelle citoyenneté qui fera de nous les seuls et véritables responsables de l’alternance politique dans nos pays et de la défense de tous nos droits."

Bamako le, 10 décembre 2008

Références bibliographie:

1. http://www.mediapart.fr/club/blog/materneau-chrispin/081208/zimbabwe-l-autopsie-d-une-descente-aux-enfers

2. http://www.africamaat.com/Complement-d-enquete-sur-les?artsuite=0

3. http://www.africamaat.com/Robert-Mugabe-L-insoumis-et-le