dimanche 22 novembre 2009

La voie de Cheikh Anta Diop

Cliquer sur le lien ci-après pour écouter les discours du Pr Cheikh Anta Diop

http://www.cesaire.org/CAD/CAD.htm


Ces enregistrements consacrés à Cheikh Anta Diop (1923-1986) témoignent d'une étape fondamentale de la recherche historique Africaine et rend hommage à l'un de ses pionniers. En bousculant les idées reçues, l'historien provoqua en son temps, au-delà même des milieux universitaires, de véritables tempêtes. Depuis, il a suscité des milliers de disciples sans que les polémiques se soient pour autant calmées.

Ces archives historiques ont pour seul objectif de rendre la parole au chercheur et de lui permettre de dialoguer encore avec ceux qui l'ont suivit ou interrogé. Elles ont été sélectionnées avec la collaboration de M. Cheikh M'backé Diop et de l'association Khepera à l'occasion du colloque organisé par l'université Cheikh Anta Diop de Dakar pour le dixième anniversaire de la mort de l'historien.

- CD 1 : Le premier CD a été réalisé grâce aux archives de Radio Nederland, Radio Alger, Radio Sénégal et Radio France International. Cheikh Anta Diop y présente les grandes lignes de sa pensée à travers des entretiens qu'il a accordés et des extraits de conférence qu'il a prononcées.

7. Le devenir des sciences humaines en Afrique (5'46")


- CD 2 : Le second disque rassemble divers enregistrements, Colloque d'égyptologie du Caire (1974), conférences prononcées à Niamey et à Paris (1984 et 1985) dans lesquels Cheikh Anta Diop explicite plus longuement sa pensée.

1. Colloque d'Egyptologie au Caire, 1974 (Extraits : 30'14")

lundi 7 septembre 2009

L'Un et son Idéation

Quelles que soient les Expressions de l'Un (le "NOUN"), Son Ultime Réalisation Le ramène toujours vers Lui-Même. Tout ce que l'Un a généré retourne inévitablement à l'Un. L'Univers, qui est l'Un en manifestation, reproduit ce qu'est l'Un Lui-Même .

jeudi 13 août 2009

Origine du mot "Égypte" et du mot "Kémèt"

Les Égyptiens anciens appelaient leur territoire: "HWT KA PTAH" ("Temple de l'âme de dieu", "Temple de l'âme de Ptah"). Le mot "Kem" signifiant "Terre Noire" renvoyant à la couleur de la peau des habitants de Hwt Ka Ptah, on en arrive au mot "Kémèt"= "HWT KA PTAH"="Égypte".

Ainsi donc, les Égyptiens anciens se définissaient comme des "kémit" ou des "Kamit" c'est-à-dire des Noirs et non pas comme des habitans de la terres noires. De la même façon, on parle de l'Afrique Noire non pas pour désigner la terre noire mais pour désigner la couleur de la peau des habitants de l'Afrique au Sud du sahara.

Les Grecs ont traduit "HWT KA PTAH" en "Aigyptos" puis on arrive à l'appelation: "Égypte"

Le Code Noir

"Capturé, dit le Blanc, je te ferre, te déporte, te mutile, t'exploite à mort, te taille et te tue parce que tu es Noir et je recommencerai tant qu'il me plaira et qu'il naîtra des Noirs dans ton Afrique".
Louis Sala-Molin, auteur de Le Code Noir ou le calvaire de Canaan (1) estime que :
"Comparaison faites, je répète que le Code Noir versaillais me paraît être le texte juridique le plus monstrueux qu'aient produit les temps modernes. (...)En droit, tout crime exige réparation. Or, voici que, selon le Parlement français, l'imprescriptible de ce crime n'implique pas l'obligation juridique de réparation, mais un devoir moral de mémoire. (...)L'imprescriptible exige la réponse à trois questions, et à trois seules, une fois le crime défini:
-Que doit-on réparer?
-Qui doit réparer?
-Comment réparer?
On doit réparer tout ce qui, dans le crime en question, est juridiquement pondérable, mesurable, quantifiable."
Nous sommes en mars 1685, dans l'une des prestigieuses universités occidentales, La Sorbonne. Le Code Noir raconte une très longue histoire qui commence à Versaille, à la Cour du Roi Soleil, en mars 1685 et se termine à Paris en avril 1848 sous Arago, au début de l'éphémère IIème République. En très peu de pages, avec l'avidité qui convient au sérieux des lois, il raconte la vie et la mort de ceux qui n'ont pas d'histoire.
"ni la Raison, ni les Lumières, ni la Révolution, ni évidemment l'Empire n'ont pas tellement de quoi pouvoir faire honte aux voisins."

Le Code Noir en audio:

audio 1/2:

http://www.dailymotion.com/shemsoudiop


audio 2/2:

http://www.dailymotion.com/user/shemsoudiop/video/x87tw2_le-code-noir-audio-22_news

Histoire des Noirs en France et en Europe

Écoutez les vidéos du Professeur Jean Charles Coovi GOMEZ :

1. http://video.kemmiou.com/index.php?welches=view&wID=87

2. http://www.dailymotion.com/related/x2sfcn/video/x7ukmf_coovi-gomez-rexmira-relations-entre_news

Ouvrages conseillés sur ce thème:

1. Introduction à l'Histoire des Noirs en France. Jean Charles Coovi Gomez, Édition Ménaïbuc, Paris

2. Les Africains et leurs descendants en Europe avant le XXème siècle.

Cet ouvrage(2) est le premier de la Série Histoire des Africains en Europe (Collection ESSAIS HISTORIQUES) dirigée par Dieudonné Gnammankou et Yao Modzinou à l'inititaive de MAT Editions, une structure éditoriale mise en place par La Maison de l'Afrique à Toulouse (La M.A.T.) dirigée par Jean-Emmanuel Kamtchueng et Yao Modzinou.

Introduction
Par Dieudonné Gnammankou

Une histoire méconnue : Les Africains-Européens, grands absents de l’histoire culturelle européenne

Peut-on continuer à étudier, enseigner et diffuser l’histoire des sociétés européennes sans y intégrer (ou en ignorant totalement) la permanence de la présence africaine qui est documentée sur une période qui remonte à au moins quatre mille ans ? Dans certains cas, des figures illustres issues de ces migrations en provenance de l’Afrique sont si fortement ancrées dans l’histoire culturelle européenne qu’il ne vient à l’esprit de personne qu’il s’agit d’Africains nés en Afrique ou nés sur le sol européen d’un ou de deux parents africains ou qu’ils sont des descendants directs d’Africains installés en Europe (Septime Sévère, Térence, Saint Augustin, Dumas, Pouchkine pour ne citer que ceux-là).

Pourtant peu avant que le racisme pseudo-scientifique, qui accompagna en toute bonne conscience l’esclavagisme et plus tard le colonialisme, ne s’installe durablement en Europe, l’héritage africain dans la culture européenne était encore reconnu et célébré. Avant que Hegel ne réfute toute historicité à l’Afrique, voici ce que pensait il y a 275 ans un grand esprit allemand de la première moitié du XVIIIe siècle, Johan Gottfried Kraus1, Recteur de l’Université de Wittenberg (Allemagne) à l’occasion de la présentation de la thèse inaugurale du philosophe africain Anton Amo le 24 mai 1733 :

"Grande fut autrefois la considération dont jouissait l’Afrique tant pour son génie que pour son amour des lettres et son organisation religieuse. Ne donna-t-elle pas le jour à bien des hommes exceptionnels, qui, par leurs études, ont fondé la sagesse humaine et plus encore la connaissance de Dieu ? Nul dans le passé ou le présent n’a été jugé plus sage dans la vie civile, ou avoir plus de goût que TERENCE2 le Carthaginois. Grâce aux paroles pleines d’esprit socratique d’APULEE DE MADAURE3, PLATON semblait avoir retrouvé vie"

Pourquoi les livres d’histoire, les manuels et ouvrages populaires, les films de fiction ou documentaires et les pièces de théâtre sur des sujets historiques, les magazines de vulgarisation de l’histoire des pays européens, édités ou produits en Europe pendant le XXe siècle ont-ils quasiment tous ignoré cette histoire ? Les conséquences de ce trou noir dans la mémoire collective sont parfois dramatiques : par exemple, le phénotype noir étant associé « logiquement» à une origine extérieure à l’Europe, autrement dit à une présence récente (corrélée , forcément ? à l’immigration), des Noirs ou des descendants d’Africains, citoyens européens depuis des générations, se voient tous les jours rejetés des castings de films ou de théâtre avec le mépris et la condescendance des recruteurs leur jetant à la figure :
« il n’y a pas de rôle pour vous car il n’y avait pas de Noirs en France au Moyen-Âge »,
« il n’y avait pas de Noirs en France sous l’Ancien Régime » ou encore,
« les seuls rôles possibles de Noirs en France dans un film historique sur Louis XIV sont des rôles d’esclaves », etc.
Paradoxalement, ce sont eux qui doublent les acteurs noirs dans des films étrangers, où il est admis en principe qu’un Noir peut lui aussi, en tant qu’acteur, jouer tous les rôles. Dans la mémoire collective de nombre d’Européens d’aujourd’hui, il ne subsiste aucun souvenir d’une des nombreuses ambassades africaines reçues en grandes pompes dans les palais européens et au Vatican entre le XIVe et le XVIe siècle. Nul ne se souvient de Zyriab, ce Noir arabo-musulman né à Baghdad qui vécut à Cordoue au IXe siècle et qui pourtant marqua de son empreinte l’histoire de la musique et des arts poétique, gastronomique, vestimentaire, en un mot, l’histoire culturelle de l’Andalousie de son époque et bien des générations après9. Pourtant, si aujourd’hui en Europe on porte des vêtements différents selon les quatre grandes saisons, c’est grâce à Ziryab qui a créé cette mode au IXe siècle à Cordoue10.

"Même des personnages aussi éminents que populaires dans l’histoire culturelle de l’Europe comme Alexandre Dumas et Alexandre Pouchkine, tous deux descendants directs d’Africains, ne renvoient généralement pas à la présence africaine en Europe. Pourtant, qui n’a pas lu Dumas en France et qui n’a pas appris une poésie de Pouchkine en Russie ? Pourquoi cette amnésie historique partielle ? L’historienne britannique, Kate Lowe, apporte une réponse pertinente et d’une honnêteté inédite en la matière qui augure de l’écriture d’une nouvelle histoire de l’Europe plus conforme au passé européen. Les traces laissées par ces Africains noirs aux quinzième et seizième siècles ne sont pas invisibles, loin s’en faut. On les retrouve quasiment dans tous les types d’archives : documentaires, textuelles ou visuelles ; séculières ou ecclésiastiques ; de l’Europe du Nord ou du Sud ; réelles ou relevant de la littérature. Les raisons de leur invisibilité doivent être cherchées ailleurs ; dans les réalités des politiques nationales, dans les effets encore perceptibles de la colonisation européenne, et dans le carcan d’une certaine érudition historique de convenance ou en vogue.
L’histoire ancienne de l’installation des Africains noirs en diverses régions d’Europe a été niée pour des raisons politiques et raciales, et le sujet a été enterré avec succès jusqu’à la fin du vingtième siècle. C’est ainsi que, en règle générale et à quelques rares exceptions près, nonobstant l’abondance d’éléments matériels, toute référence d’archive ou image caractérisant des Africains noirs en Europe tombée dans le domaine public sera considérée comme un cas isolé. L’idée erronée de la rareté des documents relatifs à ce thème a été répandue grâce à la complicité des pratiques nationalistes des historiens européens."

1. HISTOIRE DES NOIRS DE FRANCE :
Partie 1:
Partie 2:
Partie 3:
2. L'IMAGE DES NOIRS DANS LES SOCIETES OCCIDENTALES
Méfiez vous des noirs :
3. Marginalisation des noirs par l'image:

4. Cyclone KATRINA : Une société divisée et raciste :
5. Les savants et inventeurs noirs :
6. La matrice est puissante :
7. COMPRENDRE L'ESCLAVAGE :
Sachez qu'il y a 2 avis divergeant : Celui des africains et celui des européens.
a) Interview de JPO :
b) Abolition de l'esclavage :
(Partie 1)
(Partie 2)
(Partie 3)
8. Les historiens européens et la traite négrière : Rien ne sert de mentir ?
9. La récréation est terminée pour O. P. Grenouilleau
10. La Françafrique de A à Z :
11. Comment l'aide humanitaire appauvri l'Afrique ?
12. Rwanda, la complicité de la France :
13. Découvrez la vérité caché sur les juifs et le SIDA en Afrique : (Hilary Koprowski : Un scientifique juif)
a) VIDEO : Les origines du sida :
b) Histoire du sida en Afrique du Sud :
c) Le SIDA dans l'Amérique Noire :
14. Le Comité des sanctions de l'ONU se réunit contre la Côte d'Ivoire :
15. Exécutions de leaders noirs :
16. La preuve du racisme institutionnel de l'État d'Israël vis à vis des noirs !
17. Video : Quand le FMI fabrique la misère :
18. Hugo Chávez dit « Ciao » à la Banque mondiale et au FMI :
19. L'Afrique : un continent riche !
20. Pour la dignité de l'Afrique, laissez-nous crever !

mercredi 12 août 2009

Recommandations de Léopold II, roi des Belges aux Prêtres en partance pour le Kongo en 1885

" Révérends Pères et Chers Compatriotes,

La tâche qui vous est confiée est très délicate à remplir et demande du TACT.
PRETRES, vous allez certes pour l'EVANGELISATION mais cette EVANGELISATION doit s'inspirer avant tout des INTERETS de la BELGIQUE.

Le BUT PRINCIPAL de votre MISSION au CONGO (KONGO DIA NTOTELA) n'est donc POINT D'APPRENDRE AUX NEGRES A CONNAITRE DIEU, CAR ILS LE CONNAISSENT DEJA.

Ils parlent et se soumettent à un MUNDI, un MUNGU, un DIAKOMBA et que sais-je encore; ils savent que TUER, VOLER, COUCHER avec la femme d'autrui , CALOMNIER et INJURIER est mauvais. Ayons donc le courage de l'avouer. VOUS N'IREZ DONC PAS LEUR APPRENDRE CE QUILS SAVENT DEJA.

Votre rôle essentiel est de faciliter leur tâche aux ADMINISTRATIFS et aux INDUSTRIELS. C'est dire donc que vous INTERPRETEREZ L'EVANGILE d'une façon qui serve à mieux PROTEGER NOS INTERETS dans cette partie du MONDE. Pour ce faire, vous veillerez entre autre à DESINTERESSER NOS SAUVAGES des RICHESSES DONT REGORGENT LEURS SOLS ET SOUS-SOL, pour éviter qu'ils s'y intéressent, qu'ils ne nous fassent pas une concurrence meutrière et rêvent un jour de nou déloger. Votre connaissance de l'Évangile vous permettra de trouver FACILEMENT des TEXTES recommandant aux fidèles d'aimer la pauvreté, tel par exemple :
HEUREUX LES PAUVRES CAR LE ROYAUME DES CIEUX EST A EUX.
IL EST DIFFICILE AU RICHE D'ENTRER AU CIEL.

Vous ferez tout pour que les NEGRES aient peur de s'enrichir pour MERITER LE CIEL...
Vous devez les détacher et les faire MEPRISER TOUT ce qui leur procurerait le COURAGE DE NOUS AFFRONTER. Je fais allusion ici principalement à leurs FETICHES DE GUERRE. Qu'ils ne prétendent point ne pas les ABANDONNER et vous, vous mettrez tout en oeuvre pour les disparaître. Votre action doit porter ESSENTIELLEMENT sur les JEUNES afin qu'ils ne se REVOLTENT pas.
Si le commandement du Père est conducteur de celui des Parents, l'enfant devra apprendre à OBEIR à ce que lui RECOMMANDE le MISSIONNAIRE qui est le PERE DE SON AME. Insistez particulièrement sur la SOUMISSION et l'OBEISSANCE.

Evitez de DEVELOPPER L'ESPRIT CRITIQUE dans vos écoles. Apprenez aux élèves à CROIRE et NON A RAISONNER.

Ce sont-là, Chers Compatriotes, quelques-uns des PRINCIPES que vous appliquerez.
Vous en trouverez beaucoup d'autres dans les LIVRES qui vous seront remis à la fin de cette séance.
EVANGELISEZ les NEGRES à la MODE DES AFRICAINS, qu'ils restent TOUJOURS soumis aux COLONIALISTES BLANCS.
Qu'ils ne se REVOLTENT JAMAIS contre les INJUSTICES que ceux-ci leur feront SUBIR.
Faites leurs MEDITER chaque jour : HEUREUX CEUX QUI PLEURENT CAR LE ROYAUME DES CIEUX EST A EUX. CONVERTISSEZ TOUJOURS DES NOIRS au moyen de la CHICOTTE. Gardez leurs femmes à la soumission pendant neuf mois afin qu'elle travaillent GRATUITEMENT POUR VOUS. Exigez ensuite qu'ils vous offrent en signe de reconnaissance des chèvres, poules, oeufs, chaque fois que vous visitez leurs villages. Faites tout pour éviter à jamais que les NOIRS NE DEVIENNENT RICHES.
Chantez chaque jour qu'il est IMPOSSIBLE au RICHE d'entrer au CIEL.
Faites leur PAYER une TAXE chaque semaine à la MESSE DU DIMANCHE . Utilisez ensuite cet argent prétendument destiné aux PAUVRES et transférez ainsi vos MISSIONS à des CENTRES COMMERCIAUX FLORISSANTS.

INSTITUEZ POUR EUX UN SYSTEME DE CONFESSION qui fera de VOUS de bons DETECTIVES pour démentir auprès des AUTORITES INVESTIES DU POUVOIR DE DECISION, TOUT NOIR QUI A UNE PRISE DE CONSCIENCE.

Dites aux NOIRS que leurs statuettes sont l'oeuvre de SATAN. Confisquez-les et allez remplir nos Musées (QUAI BRANLY) avec : de TUERVUREN (à BRUXELLES), du VATICAN . Faites OUBLIER AUX NOIRS LEURS ANCETRES (NZALA MPANDU, MAMA NKENGE LUFUMA, KONGO NIMI, MAMA NGUNU ,NSAKU, MPANZU , NZINGA, etc...)
Considérez tous les NOIRS comme des PETITS ENFANTS que vous devez continuez à tromper. Exiger qu'ils vous appellent tous : MON PERE.

Enseigner leurs une doctrine dont vous ne mettrez pas vous-mêmes les principes en pratique (souvenez -vous des plaintes de MAMA KIMPA VITA).
Et s'ils vous demandaient pourquoi vous comportez-vous CONTRAIREMENT à ce que vous PRECHEZ, répondez-leur que VOUS LES NOIRS SUIVEZ CE QUE NOUS VOUS DISONS ET NON CE QUE NOUS FAISONS.

Et s'ils répliquaient en vous faisant remarquer qu'une FOI SANS PRATIQUE est une FOI MORTE, fâchez-vous et répondez :
HEUREUX CEUX QUI CROIENT SANS PROTESTER.
Voilà donc Révérends Pères et compatriote ce que j'ai été prié de vous faire savoir en ce jour. Main dans la main, travaillons donc pour la grandeur de notre chère Patrie.
Vive le souverain. Vive la Belgique. "
1. Écoutez la vidéo de ce discours:
2. Écoutez la vidéo sur les atrocités de Léopold II au Kongo:
Léopold II (Léopold Louis Philippe Marie Victor), roi des Belges (9 avril 1835 - 17 décembre 1909), prince de Belgique, duc de Saxe, prince de Saxe-Cobourg-Gotha, duc de Brabant (1835-1865), souverain de l'État indépendant du Congo (1884-1908), a succédé à son père, Léopold Ier, sur le trône belge en 1865. Par sa mère Louise Marie d'Orléans, il est le petit-fils du roi Louis-Philippe Ier de France.

dimanche 2 août 2009

Asèt (Isis), la plus ancienne femme médecin ("Swnw")

"Selon les Égyptiens, Isis a inventé beaucoup de remèdes utiles à la santé, elle possède une grande expérience de la science médicale, et, devenue immortelle, elle se plaît à guérir les malades, elle se manifeste à eux sous sa forme naturelle, et apporte en songe des secours à ceux qui l'implorent ; enfin, elle se montre comme un être bienfaisant à ceux qui l'invoquent. La même Isis est appelée par les uns Déméter (Cérès), par les autres Thesmosphore, par d'autres encore Séléné (Lune) ou Héra ; plusieurs écrivains lui donnent tous ces noms à la fois. Quant à Osiris, les uns le nomment Sérapis, les autres Dionysus, d'autres encore Pluton ou Ammon ; quelques autres rappellent Jupiter, et beaucoup d'autres Pan. A l'appui de leur opinion, ils citent non pas des fables, comme les Grecs, mais des faits réels, et assurent que presque le monde entier leur rend ce témoignage par le culte offert à cette déesse pour son intervention dans la guérison des maladies. Elle se montre surtout aux souffrants pendant le sommeil, leur apporte des soulagements et guérit, contre toute attente, ceux qui lui obéissent. Bien des malades, que les médecins avaient désespéré de rétablir, ont été sauvés par elle ; un grand nombre d'aveugles ou d'estropiés guérissaient quand ils avaient recours à cette déesse. Elle inventa le remède qui donne l'immortalité : elle rappela à la vie, non seulement son fils Horus tué par les Titans, et dont le corps fut trouvé dans l'eau, mais elle lui procura l'immortalité. Horus paraît avoir été le dernier dieu qui ait régné en Egypte, après le départ de son père pour le séjour céleste. Horus signifie Apollon ; instruit par Isis, sa mère, dans la médecine et la divination, il rendit de grands services au genre humain par ses oracles et ses traitements des maladies."
"Je n'ignore pas que, suivant quelques historiens, les tombeaux de ces divinités existent à Nysa, en Arabie ; ce qui a fait donner à Dionysus le surnom de Nyséen. A chacune de ces divinités est élevée une colonne avec une inscription en caractères sacrés.
Sur celle d'Isis, on lit :

«Je suis Isis, reine de tout le pays ; élevée par Hermès, j'ai établi des lois que nul ne peut abolir. Je suis la fille aînée de Saturne, le plus jeune des dieux. Je suis la femme et la soeur du roi Osiris. C'est moi qui ai la première trouvée pour l'homme le fruit dont il se nourrit. Je suis la mère du roi Horus. Je me lève avec l'étoile du chien. C'est à moi qu'a été dédiée la ville de Bubaste. Salut, salut, ô Égypte, qui m'as nourrie !»


Sur la colonne d'Osiris est écrit :

«Mon père est Saturne, le plus jeune de tous les dieux ; je suis le roi Osiris, qui, à la tête d'une expédition, ai parcouru toute la terre jusqu'aux lieux inhabités des Indes et aux régions inclinées vers l'Ourse, jusqu'aux sources de I'Ister, et de là dans d'autres contrées jusqu'à l'Océan. Je suis le fils aîné de Saturne, je sortis d'un oeuf beau et noble, et je devins la semence qui est de la même origine que le jour. Et il n'y a pas un endroit de la terre que je n'aie visité, prodiguant à tous mes bienfaits»
".

Source: Bibliothèque Historique de Diodore de Sicile, Livre I

samedi 25 juillet 2009

La pseudo-bourgeoisie prébendiaire africaine !

« Des nationaux voltaïques entreprirent avec l’appui et la bénédiction de l’impérialisme, d’organiser le pillage systématique de notre pays. Des miettes de ce pillage qui leur retombent, ils se transforment petit à petit en une bourgeoisie véritablement parasitaire, ne sachant plus retenir leurs appétits voraces. Mus par leurs seuls intérêts égoïstes, ils ne reculeront désormais plus devant les moyens les plus malhonnêtes, développant à grande échelle la corruption, le détournement des deniers et de la chose publique, les trafics d’influence et la spéculation immobilière, pratiquant le favoritisme et le népotisme. Ainsi s’expliquent toutes les richesses matérielles et financières qu’ils ont pu accumuler sur le dos du peuple travailleur. Et non contents de vivre sur les rentes fabuleuses qu’ils tirent de l’exploitation éhontée de leurs biens mal acquis, ils jouent des pieds et des mains pour s’accaparer des responsabilités politiques qui leur permettront d’utiliser l’appareil étatique au profit de leur exploitation et de leur gabegie. »
Thomas Sankara
Oser inventer l’avenir, la parole de Sankara, 1983-1987
de Thomas Sankara et David Gakunzi, 1991.

jeudi 2 juillet 2009

Les Fonds Vautours

Selon la doctrine juridique dite de la dette odieuse, une dette doit être considérée comme nulle dès lors qu’elle a été contractée sans le consentement de la population (régime despotique, transaction viciée par la corruption…) et sans qu’elle n’en bénéficie, dès lors que ces premiers éléments sont connus du prêteur.
Voir à ce sujet la brochure « Dette odieuse, à qui profite la dette des pays du Sud ? », de la Plate-forme Dette & Développement.
Je me permet de porter à la connaissance des internautes et lecteurs de mon blogue un fait d'une extrême gravité relatif au rapport qui a été produit conjointement par la plateforme Dette & Développement (France) et le Centre national de coopération au développement (CNCD-11.11.11, Belgique) (1)

Depuis 1971, l’endettement sans entrave est devenu un des piliers du système économique et du modèle de développement promus par les pays du G7. La dette est l'épée de Damoclès que les pays industrialisés entretiennent en permanence pour perpétuer le néo-impérialisme des pays du Sud. Des nouvelles formes de surenchère et de "partage du gâteau des laissés-pour-compte" a vu le jour: Les Fonds Vautours.
Mais, de quoi s'agit-il ?
D'après le rapport, les “fonds vautours” sont des fonds d’investissement spéculatifs. Ils tiennent ce surnom de leurs pratiques qui consistent à racheter à très bas prix des parts de la dette de pays du Sud, pour intenter ensuite des procès contre ces pays afin d’obtenir le paiement
intégral de la valeur faciale des cr éances, intérêts compris.
Par exemple,

FG Hemisphere se présente comme un fonds d’investissement privé. Ce fonds vautour a son siège dans l’État américain du Delaware, considéré par beaucoup comme un paradis fiscal. En septembre 2004, il rachète au rabais une créance impayée de 18 millions de dollars envers la SNEL, l’entreprise publique d’électricité de la République démocratique du Congo (RDC) (2).
La dette date des années 1980, l’époque de Mobutu. En 2007, il obtient une condamnation de la Cour d’appel du District de Columbia (États-Unis) qui oblige la RDC à lui payer 104 millions de dollars, intérêts inclus.
FG Hemisphere a recommencé l’opération sur d’autres créances : au total, il a racheté pour 35,9 millions de dollars de dettes congolaises et obtenu que les tribunaux condamnent la RDC à lui payer 151,9 millions de dollars2. Il lui restait à se faire payer. FG Hemisphere s’est d’abord cassé les dents en voulant saisir le cash que la Chine destinait à la RDC pour son colossal programme « infrastructures contre concessions minières ». Le 12 décembre 2008, le tribunal de Hong-Kong qui avait été saisi s’est en effet déclaré incompétent4. En janvier 2009, FG Hemisphere a eu gain de cause. Un tribunal sud-africain l’autorise à saisir pendant les 15 prochaines années les recettes escomptées par la SNEL sur le courant vendu à l’Afrique du Sud, estimées à 105 millions de dollars – ce qui représente deux fois et demi le budget de l’État congolais pour la santé en 2009 (3).
Les dérives du système criminel de la dette odieuse
D'après le rapport, le mode opératoire des fonds vautours est unanimement lénoncé : ces derniers rachètent sur le marché secondaire des dettes de pays pauvres à prix cassé, pour les contraindre ensuite par voie judiciaire à payer le montant initial de ces créances (leur "valeur nominale") et les intérêts qui s’y rapportent. Court-circuitant les initiatives multilatérales liées à la dette, ils tirent partie de l’appel d’air généré par les allégements concédés par les autres créanciers. Pourtant, les créanciers traditionnels que sont les pays riches auraient tout intérêt à anéantir les fonds vautours, car ceux-ci ne se soumettent à aucune régulation et s’accaparent le fruit des initiatives d’allégement de dette. La loi et certaines juridictions leur donnent raison. Grâce à un lobbying très efficace auprès de l’administration américaine, les fonds vautours font tout pour biaiser les règles du jeu à leur profit. Ils jouent avec la loi, mais cherchent parallèlement à s’y soustraire, par tous les moyens. Ainsi en est-il des vautours les plus en vue, tel Kenneth Dart, parti réfugier son butin de 6 milliards de dollars aux Îles Caïmans pour éviter l’impôt et les contrôles.

Il arrive cependant que certains fonds exercent des pressions qui aboutissent à des arrangements « extrajudiciaires» et au paiement par les pays pauvres de montants élevés sans qu’il y ait de passage devant les tribunaux. C’est le cas du fonds vautour de Kenneth B. Dart qui, en 1992, aurait racheté 4 % des bons du Trésor brésilien, d’une valeur de 1,4 milliard de dollars,
pour à peine 375 millions de dollars, puis refusé le compromis âprement négocié entre le gouvernement Cardoso et 750 banques, avant d’obtenir 980 millions de dollars, empochant ainsi une plus-value confortable de 605 millions sans recours à la justice (« out-of-court settlement »)
Les "Fonds Vautours", un véritable gangstérisme économique
-Rachat à d'autres créanciers-souvent des banques commerciales – de créances jugées irrécouvrables d’un pays à prix bradés sur un marché secondaire de la dette.

-Refus de participer avec les divers autres créanciers aux négociations de restructuration de la dette du pays concerné.

-Poursuite du pays débiteur devant la justice, pour l’essentiel soit à New York, soit au Royaume-Uni, en réclamant le remboursement intégral des créances (valeur d’origine, majorée des arriérés et intérêts de retard).
-Les fonds vautours obtiennent parfois du tribunal devant lequel est menée l’action en justice le statut de créanciers privilégiés : ils seront alors remboursés avant les autres. Dans le jargon, on parle d’un ordre de séniorité qui gèle le remboursement des dettes dues envers d’autres créanciers multilatéraux ou bilatéraux tant que le montant obtenu lors du jugement n’a pas été versé. Le pays débiteur craignant de mettre en péril sa crédibilité sur les marchés financiers accepte par conséquent de rembourser le fonds vautour en priorité.

-En général cependant, pour obtenir le paiement effectif, les fonds vautours tentent plutôt d’obtenir un titre exécutoire – une astreinte - qui leur permet de saisir ou faire peser une menace de saisie sur les actifs du pays qui se trouvent à l’extérieur de son territoire.
D'après le rapport, le Liberia, le Cameroun, le Congo-Brazzaville, le Nicaragua, l’Ouganda, la Sierra Leone ou la RD C sont des États très fragiles qui n'ont pas les moyens ni l'expertise d'argumenter au cours de procédures judiciaires très perfectionnées.
PPTE poursuivis par les "Vautours" (nombres d'actions intentées contre les PPTE) (4)
-Libéria: 10
-Guyane: 8
-Congo Brazza: 8
-Cameroun: 7
-Ouganda: 7
-Nicaragua: 5
-Sierra Léone: 5
-RDC: 4
-Zambie: 3
-Éthiopie: 2
-Honduras: 1
-Mozambique: 1
-Niger: 1
-Sao Tome et Principe: 1
Selon le rapport, les "Fonds Vautours" ont déjà extorqué près de 2 milliards de dollars aux pays du Sud (5).
Sièges des Vautours les plus actifs (nombre d'actions intentés contre les PPTE)
-États-Unis: 15
-Paradis fiscaux britanniques: 12
-Royaume-Uni: 7
-Républiques Yougoslaves: 7
-Liban: 3
-France: 2
Les principaux "Vautours"
Les fonds vautours sont majoritairement d’origine anglosaxonne :
-Debt Advisory International,
-Elliott Associates L.P.,
-FG Hemisphere,
-Kensington International Ltd…
Les sociétés civiles des pays spoliés (pays du Sud) doivent urgemment agir !
D'après le rapport:
a) Il faut assécher le marché secondaire de la dette

Il convient d’édicter des normes juridiques au niveau national et international pour interdire la cession de créances souveraines dès lors que :

- L’acheteur est un fonds vautour identifié comme tel ou a son siège dans un paradis fiscal.

- Les acheteurs ne participent pas aux initiatives d'allégement de dettes telles que PPTE.

- Le consentement préalable des autorités représentatives du pays débiteur n’a pas été obtenu.
b) Instaurer une juridiction internationale pour régler les différends liés à l'endettement
Il faut créer un Tribunal International de la dette. Le rapport recommande de:
- créer une juridiction supranationale pour le règlement de tous les contentieux liés aux dettes
publiques.

- Mettre en application les principes du prêt responsable édictés par Eurodad et privilégier l’application du droit international public pour le contentieux relatif à la dette souveraine.
c) Faire prévaloir les dépenses publiques vitales sur les remboursements de dette
Pour cela, il faut "civiliser la mondialisation" et placer l'Homme au coeur des préoccupations. Il convient de:

- Redéfinir les indicateurs de viabilité de la dette sur la base de critères sociaux, afin d’annuler les dettes socialement insupportables et d’éviter un ré-endettement excessif des pays en développement.

- Interdire, par voie légale, aux créanciers de saisir les ressources affectées à la coopération au
développement.
d) Mettre fin à la domination des créanciers

À l’heure de l’équilibre des puissances sur la scène mondiale, il est temps de :

- Démocratiser les instances de traitement de la dette.
- Promouvoir et renforcer des processus d'audit pour fonder l'annulation des dettes odieuses et illégitimes.

Les fonds vautours soulèvent surtout la question du droit qui s’applique aux acteurs de l’endettement. Pas plus que face aux fonds vautours, le droit ne protège pour l’heure les pays en développement face à leurs autres créanciers, quand bien même le remboursement de la dette devrait s’opérer au détriment de dépenses vitales. Depuis plusieurs décennies, le FMI et la Banque mondiale requièrent le remboursement de sommes pourtant vitales pour les populations des pays du Sud. Jamais ils n’ont reconnu que leur responsabilité était engagée lorsqu’ils ont contribué à l’endettement de régimes dictatoriaux – en attendant, c’est la population qui règle la note.
Certains se voient accorder cent fois le montant qu’ils ont déboursé pour le rachat d’une créance. Le plus grand bénéfice de tous les temps ?
Références bibliographiques:
1. Ses principaux auteurs sont Gaspard Denis (CNCD-11.11.11), Jean Merckaert (CCFD-Terre Solidaire), Renaud Vivien (Comité pour l’annulation de la dette du tiers-monde - CADTM), Yvanne Thobie (CCFD-Terre Solidaire, bénévole) et Marie Yared (World Vision France). Sous la conduite de Jean Merckaert, coordinateur de la plate-forme Dette & Développement.
2. Créance rachetée à la société bosniaque Energoinvest, après que celle-ci eut obtenu en 2003
un arbitrage en sa faveur. Cf. Arrêt de la Cour d’Appel du District de Columbia, 19 mai 2006.
3. Budget prévu de 24 milliards de francs congolais pour la santé, soit environ 41 millions de dollars US. 48 milliards FC sont budgétés pour le développement rural. Source : Kongo Times, 12 mars 2009.
4. Source: calcul à partir des données 2005-2008 du FMI et de la Banque mondiale.
5. Si le Rapport 2008 du FMI sur l’initiative PPTE avance le chiffre de 1,168 milliard de dollars, l’édition 2006 du même rapport évoquait un montant proche de 2 milliards de dollars.

lundi 22 juin 2009

Non à la légalisation de l'homosexualité et de l'avortement libre au Cameroun !!!

Le gouvernement camerounais (le président de la République) est en voie de ratifier un protocole qui va officialiser et légaliser la pratique de l'homosexualité et de l'avortement libre au Cameroun. C'est un danger pour le peuple camerounais !!!


Le pouvoir en place ne fait que mettre en application le cahier de charge qui lui a été assigné par ses "maîtres blancs" (la Cellulle africaine de l'Élysée et la Grande Loge Nationale de la Francmaçonnerie française). On est là en plein coeur de ce que feu le sociologue Jean Marc Ela a appelé "La Satanisation du Pouvoir" longtemps dénoncée également par feu Mgr André Wounking (ancien Archevèque de Youndé), le Révérend Père Engelbert Mveng et le Cardinal Tumi.

Le courant eurocentriste et révisionniste, à travers ses agents disséminés de part le monde, veut par ces pratiques procéder au détournement des humains de la vrai spiritualité afin de les manipuler et mettre sur pieds ce qu'ils appellent "Le Nouvel Ordre Mondial" (Gouvernement Mondial Unique) avec pour guide l'Antéchrist (le dieu de l'orgueil occidental, de la destruction des biens publiques à l'échelle mondiale et du chaos, ce que les Égyptiens anciens ont appelé l'Isefet).

Les réponses à cette ploblématique sont double:

1) Une insurrection-révolution

Reprendre urgemment la lutte pour la libération de notre pays et de notre continent (kamita) en neutralisant ces agents de l'Antéchrist (Françafrique et Mafiafrique). Il faut une véritable insurrection-révolution. Pour cela les Anciens doivent se lever comme un seul Homme, en s'inspirant de la tradition kamite, montrer le chemin à suivre à la nouvelle génération consciente pour qu'elle apporte sa contribution à la régénération de la maât (Justice-Vérité) dans ce monde pris au piège par l'Evu Mana.

La société civile doit s'inspirer de Lumumba, de Um Nyobè, de Ernest Ouandié, de Thomas Sankara, de Mandela, de Steve Biko, de N'Zinga, de Kimpa Vita, de Chaka Zulu, de Samory, de Thoutmosis III, d'Hashepsout, de Thouthankhamon, de Ramsès II, etc. pour se libérer du joug néocolonial.

2. Un enracinement profond

Comme le suggère le suivant d'Horus, Cheikh Anta Diop. Seul un retour à la spiritualité négro-africaine en puisant dans les profondeurs du Culte d'Osiris-Isis encore pratiqué à travers les rites initiatiques africains (la Tradition bwitiste et le Vodù par exemple), peut apporter une solution efficace à plus ou moins long terme. Les prières élevées à nos Ancêtres (confère Le Livre des Morts), c'est-à-dire une Réconcialition sincères avec eux constituent la lumen de lumine, ce sans quoi nous sommes perdu!

La connaissance directe est vitale et urgente !!!


Toutes les forces vives de kémèt doivent s'unir pour sauver la Terre de nos Ancêtres de même que le dieu Rê a combattu et vaincu le serpent Apophis au-devant de sa barque !!!

Que la déesse ASET (Isis) et Osiris nous donnent ANKH (Vie, Santé, Force) !

Que l'Oeil d'Horus veille sur sa descendance et lui assure Victoire !

La confiscation de l'universel

Pour un lecteur occidental, tout remonté qu’il puisse être contre l’impérialisme, L’Occident et les autres représentent un vertigineux Luna Park de l’esprit : il oblige à relativiser et à remettre en cause "un système depuis si longtemps établi qu’il se confond avec l’ordre naturel des choses". Ça secoue, mais ça fait du bien, en bouleversant les repères trop confortables, et en ouvrant grand sur l’horizon - tant géographique que temporel.

L’essai de Sophie Bessis postule que l’identité occidentale est indissociable d’une "culture de la suprématie" :
"La France, mais ni les Etats-Unis ni la Grande-Bretagne ne sont en reste sur ce registre, ne peut se penser que comme une puissance", écrit-elle.
"La crainte de devoir abandonner la position hégémonique qui a forgé leur relation au monde est synonyme, dans les consciences occidentales, de la peur de voir se dissoudre leur identité."
Contrairement à ce qu’on a souvent voulu croire, cette culture s’est perpétuée, sous des formes différentes, à toutes les étapes de l’Histoire : aujourd’hui, "en contraignant chacun à reconnaître l’existence de l’autre, le rétrécissement du monde a également sophistiqué les formes de sa négation ou de sa diabolisation".

Si le livre prend parfois des allures de pamphlet, notamment lorsque l’auteur épingle les énormités qu’ont pu écrire certains historiens, philosophes ou journalistes, son propos est avant tout l’histoire et l’analyse des rapports entre l’Occident et le reste du monde. Ambitieux et réussi, il compile une foule de sources très diverses pour détailler l’évolution des rapports de force dans le champ politique et économique, mais aussi celle des attitudes et des discours.
Sophie Bessis montre un souci constant de la rigueur et de la nuance, et évite admirablement tout manichéisme, alors que le sujet s’y prête peut-être plus qu’aucun autre. La posture qu’elle adopte, très critique à la fois vis-à-vis des manifestations de l’impérialisme et vis-à-vis des réactions qu’il suscite, rend son livre aussi enrichissant pour un lecteur du Nord que pour un lecteur du Sud ; on a très envie qu’il soit largement traduit. Car cette lecture minutieuse de l’Histoire des cinq derniers siècles à l’aune de la relation "Occident/reste du monde" aboutit à la conclusion que, pour peu qu’on veuille bien en saisir l’opportunité, les temps sont mûrs pour une ère nouvelle et pour le moins excitante : celle du "postnationalisme".

"Le peuple français vote la liberté du monde"
Sophie Bessis fait remonter la naissance de l’Occident à 1492, date qui voit coïncider la "découverte" de l’Amérique et l’expulsion des juifs et des musulmans d’Espagne. C’est alors que se met en place une "formidable machine à expulser les sources orientales ou non-chrétiennes de la civilisation européenne".
Au début du XVIe siècle, l’Espagne invente le mythe de la "pureté de sang" ("limpieza de sangre"). C’est cette "double appartenance" fondée sur la chrétienté et sur la race qui va légitimer la conquête de l’Amérique. Suivra ensuite l’apparition du discours antinégriste, destiné à légitimer l’esclavage - jusqu’à ce que la rhétorique scientifique, au XVIIIe siècle, prenne le relais du religieux pour nourrir l’argumentaire de l’infériorité de la race noire.
La Renaissance marque donc une période où l’Europe, "en même temps que son horizon s’élargit aux dimensions du monde et qu’elle prenne connaissance de l’étonnante diversité d’une humanité moins homogène qu’elle ne l’imaginait, entreprend de réduire le territoire du genre humain à ses seules frontières, une fois son identité construite sur le rejet de tout ce qui altère l’image qu’elle veut avoir d’elle-même".
Cette Europe-là "s’institue la seule dépositaire de l’ensemble des attributs de l’humanité".

Les "Lumières", plus tard, ne proclameront les droits inaliénables de l’être humain que pour aussitôt les limiter : l’universel abstrait s’incarne dans le seul homme blanc (et mâle !).
La théorie scientifique de la supériorité de la race blanche viendra résoudre la contradiction : elle permettra à l’Occident de défendre ses intérêts et de satisfaire ses appétits de puissance en toute bonne conscience.
Les Lumières laïcisent ce que le discours religieux désignait comme "le fardeau de l’homme blanc" - la mission de civiliser le monde, d’être le flambeau de l’humanité. En énonçant l’universel, l’homme occidental s’est proclamé en même temps son gardien et son propagateur ; il y a là au départ, même chez les penseurs sincères, une ambiguïté de taille. Pour l’illustrer, Sophie Bessis cite Saint-Just incluant dans son Essai de Constitution pour la France un article selon lequel "le peuple français vote la liberté du monde" :

"Extraordinaire volonté, commente-t-elle, de donner corps à l’universel des philosophes et extraordinaire prétention, en même temps, que le fait de s’autodésigner pour une telle mission."

Le nazisme, filiation et non rupture

La colonisation, "cet arbitraire sanglant à mission civilisatrice", va pouvoir se poursuivre - la fin justifie les moyens. Tant et si bien que lorsque adviendra le nazisme, il sera, affirme l’auteur, "le résultat d’une filiation, et non une rupture" : "Ni l’obsession de la pureté, ni la conviction de faire partie d’une humanité supérieure, ni la volonté de se tailler un espace "vital" ne peuvent être portées au crédit des inventions hitlériennes. (...) Qu’on ne se méprenne pas : mon propos n’est pas de "banaliser le mal", il est de rappeler que le mal était depuis longtemps banalisé. Hors les modalités de l’extermination, l’unicité du nazisme semble donc être due à deux faits : le passage à l’acte génocidaire en Europe même, et le caractère "inutile" de cet acte. On pourrait lui objecter que ce caractère "inutile" est peut-être constitutif de la notion même de génocide : la Convention de l’ONU pour la prévention et la répression du crime de génocide (votée en 1948) le définit comme "l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux comme tel" (c’est nous qui soulignons).

Au Rwanda, les rescapés tutsis dont Jean Hatzfeld a recueilli le témoignage (Dans le nu de la vie - éditions du Seuil) insistent sur le traumatisme que représente l’idée qu’on ait voulu les tuer pour ce qu’ils sont ; aucun ne semble croire sérieusement que les tueries aient eu une "raison", comme le désir de s’approprier leurs biens, par exemple. C’est cela qui, en rendant le génocide inexplicable, crée une faille dans la conscience, et le distingue des massacres de grande ampleur.

Malgré tout, il y a sans doute du vrai dans ces lignes d’Aimé Césaire (Discours sur le colonialisme) que cite Sophie Bessis :
"Oui, il vaudrait la peine (...) de révéler au très distingué, très humaniste, très chrétien bourgeois du XXe siècle (...) qu’au fond, ce qu’il ne pardonne pas à Hitler, ce n’est pas le crime en soi, le crime contre l’homme... c’est le crime contre l’homme blanc."
La prise de conscience que suscite la découverte des camps d’extermination nazis reste inachevée. Elle conduit "non à l’agonie, mais à la reformulation de la culture de la suprématie en termes acceptables pour des consciences collectives plus convaincues que jamais, après la victoire sur la Bête, d’être les dépositaires de l’universel humaniste, tout en demeurant ancrées dans la certitude de leur supériorité".
Le racisme étant désormais à bannir (on en laisse la responsabilité à l’extrême droite, sans s’interroger sur un passé où il était la norme), le champ de la supériorité de l’Occident se recentre "sur ses dimensions techniques, scientifiques, économiques et culturelles". Les grands thèmes de l’après-guerre - marqué par des massacres coloniaux comme ceux de Sétif et de Saïgon, en 1945 - seront donc "l’ingratitude" et le "manque de maturité" des peuples colonisés. Même les partisans de leur indépendance se montreront ambivalents, ce qu’illustre bien cette petite phrase de Paul Ricoeur déclarant que "l’exigence, même prématurée, de liberté a plus de poids moral que toute l’œuvre civilisatrice des colonisateurs".

La dette :

"Pardonner aux pauvres les désastreux effets de leur prodigalité"

Avec la décolonisation, l’homme occidental est, pour la première fois, confronté directement à l’autre, qui l’oblige à prendre en compte son désir de liberté. Mais, durant la guerre froide, capitalistes et communistes occidentaux ne vont faire que distribuer les bons points aux pays du Sud qui leur renvoient l’image la plus conforme à leurs attentes : les premiers encouragent ceux qui copient avec application leur modèle économique (même s’il s’agit de régimes autoritaires), et les seconds font "la révolution par procuration" :
Ni les uns ni les autres n’aperçurent, chez leurs disciples obéissants, l’histoire qui était à l’œuvre et les dynamiques souterraines qui métamorphosaient de l’intérieur le modèle. Dans les années quatre-vingt, un même constat s’impose partout :
"Le tiers monde se révèle décidément bien incapable de reprendre le flambeau de la révolution ou de reproduire à l’identique, en moins d’une génération, une évolution qui s’était étalée sur des siècles chez le modèle."
L’attitude des militants de gauche ne se démarque en rien de la "culture de la suprématie". Sophie Bessis définit l’internationalisme prolétarien comme un "messianisme généreux mais eurocentriste et incapable de penser la pluralité" : "Jamais les communistes n’ont vraiment questionné le droit "naturel" de l’Occident à détenir le monopole de la pensée et à se poser en seul véritable sujet de l’histoire. Marxistes et libéraux partagent la même vision du "développement" : tous le "résument dans la croissance économique ; et ils en ont une vision purement quantitative dont on mesurera bien tard les conséquences". Jamais il ne vient à l’idée ni des uns, ni des autres que les populations puissent être "les sujets de leur propre histoire en train de se faire".

De la modernité, les pays du Sud n’auront eu que la caricature économique, sans jamais voir la couleur de ses aspects politiques.
L’"aide au développement" est le dernier avatar du "fardeau de l’homme blanc".
Elle alimente "une industrialisation sans véritable objet", favorise une corruption massive, et bénéficie à la fois aux classes dirigeantes des pays du Sud et à l’Occident, dont elle garnit les carnets de commande. En lançant les pays du Sud dans une course absurde et perdue d’avance, elle aboutit à "un resserrement des liens de dépendance" qui les emprisonnent. Piégés par la spirale de l’endettement, ils se voient imposer les premiers programmes d’ajustement structurel à la fin des années soixante-dix. L’effondrement de l’Union soviétique les affaiblit encore en "rendant caducs les chantages aux alliances dans lesquels étaient passés maîtres un certain nombre de dirigeants du Sud".
Aujourd’hui, oubliant le rôle actif qu’ils ont joué dans la mise en place de l’économie de la dette et les bénéfices qu’ils en ont retirés, les pays occidentaux multiplient les effets d’annonce autour des généreuses réductions auxquelles ils consentent : " Après la période coloniale, certes rude mais bienfaisante, après l’aide au rattrapage du modèle occidental, voici venu le temps de pardonner aux pauvres les désastreux effets de leur prodigalité et de les remettre sur le droit chemin en effaçant une partie de leur dette, mais une partie seulement ."

"Les Noirs américains devraient être reconnaissants aux esclavagistes de les avoir tirés d’Afrique" :

Quand l’Occident redécouvre le confort des certitudes, loin d’aboutir à une remise en question, la faillite généralisée constatée dès les années quatre-vingt provoque un violent retour de bâton : elle fait "redécouvrir le confort des certitudes" et réveille les nostalgies de l’époque coloniale -
"cette histoire glorieuse qui ne fut pas sans ombres", écrit joliment un journaliste du Monde en 1997...
Dans Courrier international, la même année, Alexandre Adler s’enflamme :
"Bien sûr que la France aime son Afrique et éprouve la nostalgie poignante d’une République que nous perdons goutte à goutte."
En 1998, la commémoration de l’abolition de l’esclavage en France "prend l’allure d’une célébration consensuelle de l’humanisme républicain" et fait totalement l’impasse sur les insurrections noires qui ont accéléré le processus menant à l’abolition.
Aux Etats-Unis, un élu démocrate qui avait proposé que son pays présente ses excuses aux Noirs américains pour cette période reçoit des pelletées de courrier indigné - notamment, une lettre dont l’auteur estime:
"que les Noirs américains devraient être reconnaissants aux esclavagistes de les avoir tirés d’Afrique"...
Toujours d’actualité, et peut-être de plus en plus, ce "backlash" montre la permanence de la "culture de la suprématie", malgré toutes les embardées qui auraient pu la déloger.

La mondialisation, terme dont Sophie Bessis s’attache à distinguer les différents sens qu’on lui donne, peut être vue soit comme "la version la plus récente de la domination occidentale", soit, à l’inverse, comme un "facteur de redistribution des cartes économiques mondiales". Au terme d’une longue analyse, elle aboutit à la conclusion que l’hégémonie occidentale n’est pas réellement menacée. Après tout, dit-elle, en 1820, les deux plus grandes puissances économiques mondiales étaient l’Inde et la Chine... Au mieux, dans un futur proche, l’Asie ne ferait que retrouver la place qui était la sienne il y a deux siècles. Elle constate que la transnationalisation des entreprises fonctionne comme "un gigantesque dispositif d’accumulation de la richesse au profit de ceux qui détenaient déjà les rênes de l’économie mondiale". On l’avait presque oublié : dénoncer, par exemple, les impostures d’un Jean-Marie Messier, président de Vivendi-Universal, flattant, en France, le chauvinisme des Français et, aux Etats-Unis, celui des Américains, et clamer que désormais les grandes entreprises n’ont plus de nationalité, c’est ne pas voir qu’elles gardent, à défaut de nationalité, une appartenance bien marquée...

La "mondialisation", un sésame pour expliquer tous les malheurs du monde.

Dans le souci d’inviter le lecteur à considérer les équilibres économiques dans leur globalité, Sophie Bessis invite aussi à relativiser l’impact des délocalisations dans la crise de l’emploi que connaissent les pays occidentaux. Celle-ci, dit-elle, est due aussi à toute une série d’autres facteurs - progrès technique, "contraction de la masse salariale" exigée par le capitalisme boursier... Dans les lectures simplistes, la thèse de l’ouvrier du Sud volant le travail d’un ouvrier occidental équivaut à celle de l’immigré prenant la place d’un chômeur autochtone dans les pays riches.
"Ces raisonnements n’offrent guère de perspectives aux demandeurs d’emploi du Sud : interdits de séjour au nord du monde, ils devraient être aussi interdits d’industrialisation chez eux pour préserver les emplois des anciens pays manufacturiers."
Au-delà des conditions de travail infernales des pays-ateliers, dénoncées à juste titre par les syndicats du Nord, il reste en effet à poser la question du partage du travail à l’échelle planétaire, ce qui est rarement fait. Elle critique plus généralement une certaine tendance, chez ses contempteurs, à tout mettre sur le dos de la mondialisation libérale : elle cite des militants d’Amnesty International dénonçant les programmes d’ajustement structurel du Fonds monétaire international (FMI) comme seuls responsables des malheurs de la Somalie et du Rwanda, comme si ces pays n’avaient pas d’histoire propre, ni de rapports de force internes - sans compter que la Somalie n’a jamais appliqué de programme d’ajustement !
"La stigmatisation dont sont l’objet les institutions financières internationales, vues comme les bras de l’Hydre, va bien au-delà de leurs responsabilités très réelles dans la libéralisation des économies et dans la montée des inégalités mondiales."
De même, Ricardo Petrella attribue à la mondialisation la "réduction massive et généralisée de la durée de vie des biens et des services", alors que celle-ci remonte à l’euphorie consumériste des Trente Glorieuses.
"La construction de mondialisations alternatives est davantage porteuse d’avenir que la recherche d’alternatives nationales". Ces approximations dans l’appréciation sont d’autant plus dangereuses que, pour les dirigeants de tous pays, invoquer à tout bout de champ la mondialisation est devenu une manière d’accréditer la thèse de leur impuissance, alors que leur action continue de relever de choix bien réels. En quoi les décisions d’autoriser aujourd’hui encore, en France, "le développement des secteurs les plus polluants de l’agriculture", ou d’investir les fonds publics "davantage dans l’aide aux entreprises ou aux lobbies les plus bruyants que dans l’assistance sociale réduite à la portion congrue", ont-elles à voir, par exemple, avec les contraintes de la mondialisation ? L’auteur admet toutefois que l’Etat a vu son influence contestée ces dernières années "par la montée en puissance des pouvoirs économiques transnationaux, mais aussi par l’émergence d’une société civile qui lui conteste le monopole de la parole politique qu’il s’était arrogé".

Pour elle, de toute façon, ceux qui se montrent nostalgiques d’une époque où l’Etat jouait pleinement son rôle redistributeur oublient qu’il s’agissait en fait d’une période très brève, qui "fait figure d’exception dans la longue histoire de l’expansion du capital". Il s’agit, dit-elle, de "se souvenir que la mondialisation a une histoire, sans pour autant se réfugier dans des nostalgies sans objet". C’est pourquoi elle affirme que "la construction de mondialisations alternatives (...) est davantage porteuse d’avenir que la recherche d’alternatives nationales à la mondialisation".

Elle se prononce aussi, non pour la suppression de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), mais pour "le changement radical de ses logiques de régulation",
car elle la juge porteuse d’un "multilatéralisme moins écrasant pour les plus faibles que l’unilatéralisme des plus puissants, en particulier celui sans nuance des Etats-Unis".
Elle met en garde contre tout triomphalisme : l’échec de la réunion de l’OMC à Seattle en décembre 1999 a tenu, rappelle-t-elle, à une alliance ambiguë entre des organisations non gouvernementales (ONG), soucieuses de l’instauration de règles protégeant les plus faibles, et les dirigeants des pays du Sud, qui rejetaient avec force "l’introduction de clauses sociales et environnementales dans la régulation du commerce mondial".

La faillite du modèle occidental : ça commence à se voir...

Si la mondialisation ne semble pas menacer dans l’immédiat l’hégémonie économique de l’Occident, un bouleversement de l’ordre des choses pourrait se produire par un autre biais : par la faillite de plus en plus éclatante de son modèle de développement. Le "développement", c’est, depuis toujours, "l’obligation faite aux autres d’emprunter des voies historiquement inexplorées pour devenir les mêmes".

Aujourd’hui,
"là où l’Europe et l’Amérique du Nord furent protectionnistes, et le sont encore dans les secteurs où elles se sentent fragiles, les Suds sont contraints de s’ouvrir à une concurrence généralisée dont l’histoire de l’Occident montre qu’elle n’a jamais servi de levier au "décollage".
Là où les riches d’aujourd’hui prirent la liberté de soumettre la planète et de puiser dans ses ressources sans se fixer de limites, les Suds doivent explorer les chemins inconnus d’une croissance propre et économe, tout en étant sommés de réaliser des performances au moins aussi remarquables que celles de leurs mentors.
Là où l’Europe fit de l’émigration un outil capital de sa croissance et de son rayonnement, les habitants des Suds sont assignés à résidence et ne doivent trouver que chez eux les moyens de leur mieux-être. A tout cela s’ajoute le durcissement des lois sur la propriété intellectuelle et une confiscation inédite du savoir par le Nord, qui renforcent les conditions intenables faites aux Suds.
Si on comprend bien la nécessité de lutter pour la protection des économies locales, pour la liberté de circulation des personnes et du savoir, il devient évident qu’on ne peut que s’opposer, pour des raisons de survie, à la généralisation du mode de vie occidental.
Conclusion :
l’objectif officiellement fixé aux pays du Sud est non seulement irréalisable, mais indésirable.
L’Occident lui-même est en train de reconnaître, même implicitement, la faillite de son modèle : affolé par ses conséquences environnementales, qui se font sentir avec de plus en plus d’acuité, il ordonne à ses voisins "en développement" de s’arranger pour ne pas polluer autant que lui-même l’a fait ; mais il ne peut espérer y parvenir que s’il accepte lui-même de se soumettre à ces objectifs :
"S’il veut convaincre ses interlocuteurs de l’autre moitié du monde de la justesse de ses nouvelles prescriptions, c’est d’abord chez lui qu’il faut procéder à une remise à plat des procès de croissance qui ont fait sa fortune, et dont il craint désormais la reproduction hors de ses frontières. C’est en invalidant le modèle auquel il a donné le statut d’universel qu’il peut dissuader les autres d’y aspirer."
Or, jusqu’ici, c’est évidemment le règne du "faites ce que je dis, pas ce que je fais" : les Etats-Unis, avec une mauvaise foi obscène, sont allés jusqu’à demander que l’on classe les pays "selon leurs émissions globales", sans tenir compte de leur population... Ce qui, en 1995, faisait apparaître la Chine au second rang des pollueurs. On n’imaginait tout de même pas que l’Amérique accepterait d’être placée sous surveillance "comme un vulgaire pays du Sud" !
Ces manœuvres dilatoires ne changent cependant rien, estime Sophie Bessis, au fait que le Nord se retrouve désormais "piégé par l’attrait de son modèle". La prise de conscience actuelle de la finitude de la planète annonce peut-être l’épuisement de ce modèle longtemps incontesté, "qui, s’il venait à être dépassé, serait du même coup renvoyé à son caractère singulier".

Un Occident occupé à "mesurer l’humanité de l’autre". La dernière partie du livre s’intitule "Des deux côtés du miroir" : elle analyse d’une part l’incapacité de l’Occident à considérer l’autre comme son égal s’il ne lui renvoie pas l’image qu’il attend, et montre d’autre part comment cet "autre" se laisse piéger par l’obsession de lui répliquer et de s’en démarquer symétriquement.
Ainsi, " d’un côté, l’universel reste prisonnier des limites qui lui ont été posées depuis son invention, de l’autre on existe d’abord contre, avant de commencer à explorer d’autres définitions de soi ".
La culture occidentale, " rendue tragiquement solitaire par l’ancienneté de son assurance, continue de vouloir définir seule les conditions d’accès à un universel moderne ".

L’autre, quand il ne répond pas docilement à "l’injonction mimétique" qu’on lui adresse, est aussitôt "rejeté dans une altérité supposée être au pire un lieu de régression, au mieux un ailleurs admirable mais figé, d’où rien de neuf ne peut sortir".
Tout occupées à " mesurer l’humanité de l’autre ", l’ensemble des sociétés occidentales reste profondément convaincu de leur supériorité. Des deux côtés de l’Atlantique, "le discours dominant est bâti autour d’une lénifiante rhétorique ahistorique servant à établir une sorte de consubstantialité intemporelle entre l’humanisme et l’Occident".

Ayant confisqué l’universel pour en faire un outil d’hégémonie, l’Occident a perpétué un écart calamiteux entre les discours et les actes.
Son respect des principes qu’il avait énoncés, "directement fonction de ses intérêts géopolitiques et économiques", a toujours été à géométrie variable. Aujourd’hui, il poursuit son "recours sélectif à l’éthique".
Le "droit d’ingérence", qu’il a pratiqué de tout temps sous des appellations différentes, aurait pu s’avérer un progrès pour l’humanité, s’il n’était pas irréversible ("imagine-t-on une mission d’enquête sénégalaise ou indienne visitant les prisons françaises ou les pénitenciers américains ?"), et s’il ne reposait pas sur cet universel tronqué dont on n’a pas fini de mesurer la capacité à générer de la haine.
"Ceux qui mettent au compte de leur génie collectif la paternité de l’invention, écrit Sophie Bessis, n’ont pas renoncé à se prévaloir d’une sorte de droit d’usage (...) et à s’en instituer les gestionnaires exclusifs au risque d’entretenir la confusion, instrumentalisée par d’autres, entre la mondialisation de l’universel et l’occidentalisation du monde."

"Réclusion identitaire" contre "injonction mimétique".
Car cette assimilation, dans les faits, de la liberté, de l’humanisme, de l’universel, aux prosaïques intérêts occidentaux, produit des effets désastreux : les régimes despotiques du Sud ont beau jeu, dès lors, pour museler leurs dissidents, d’assimiler le désir de liberté à une trahison de l’identité. Et les idéologies extrémistes, jouant sur l’exaspération, sur le sentiment d’injustice et d’humiliation des populations, s’en trouvent légitimées :
"Les diktats, les silences, les trucages, érigés en autant de stratégies par les diplomaties occidentales, ont contribué à renforcer les tenants des pires replis identitaires dans les pays du Sud et à affaiblir les explorateurs locaux de modernités endogènes fondées sur la croyance en l’universalité de la liberté".
"Réclusion identitaire" contre "injonction mimétique" : dans un cercle vicieux infernal, l’impérialisme et le mépris de l’Occident, par l’exaspération qu’ils suscitent, ne cessent d’alimenter les répliques les plus violentes, qui à leur tour renforcent cet impérialisme et ce mépris en semblant les légitimer.

Traités à mots plus ou moins couverts de barbares, les intéressés tentent de riposter, et de rendre coup pour coup. Sophie Bessis fait remarquer que le dégoût manifesté par un futur leader islamiste tunisien, dans une boîte de nuit européenne, devant tous ces jeunes gens laissant libre cours à leurs "instincts", est le pendant exact de celui des colons stigmatisant autrefois la "sauvagerie des peuplades primitives" :
"C’étaient elles, alors, qui étaient régies par leurs instincts."
Ce systématisme conduit à des répliques désastreuses et absurdes, à une sorte de "concours aux points" entre civilisations rivales faisant valoir leurs mérites respectifs.
L’historien sénégalais Cheikh Anta Diop, par exemple, en réaction à l’historiographie européenne qui s’attribue la paternité de toutes les grandes réalisations humaines, fait de l’Afrique l’unique berceau de la civilisation : il répond ainsi à un terrorisme par un autre terrorisme.
Frantz Fanon, lui, écrivait vers la fin des années cinquante :
"Je n’ai pas le droit, moi, homme de couleur, de rechercher en quoi ma race est supérieure ou inférieure à une autre race. (...) Il n’y a pas de mission nègre, il n’y a pas de fardeau blanc. (...) Tous deux ont à s’écarter des voies inhumaines qui furent celles de leurs ancêtres respectifs afin que naisse une véritable communication."


Le "barbare", c’est le musulman !

Le "barbare", depuis la fin de la guerre froide et son exigence d’un "Satan de rechange", c’est le plus souvent le musulman, "autrefois conquérant, naguère dominé et aujourd’hui revanchard", d’autant plus effrayant qu’il est proche - à la fois historiquement et à travers la présence des communautés immigrées. L’islam sert de clé pour expliquer tous les conservatismes, toutes les pratiques inhumaines et barbares.
L’écrivain Taslima Nasreen, qui remporta en 1993 un grand succès dans les médias occidentaux - et pas par hasard -, le créditait "d’à peu près tous les maux dont souffrent les femmes bengalaises, sans faire la distinction entre ce qui relève de la religion ou de la coutume, sans voir non plus que la terrible condition faite aux femmes dans l’ensemble du sous-continent indien transcende les appartenances religieuses". L’amalgame, note Sophie Bessis avec une volonté de précision remarquable, "est facilité par le fait que le profond conservatisme dans lequel baignent la majorité des sociétés arabo-musulmanes puise sa légitimité dans le discours religieux, et qu’il y a beau temps que le monde musulman n’est, en tant que tel, porteur d’aucun projet émancipateur".

Sans s’embarrasser de telles nuances, nombre d’intellectuels occidentaux s’engouffrent dans la brèche pour conforter leur sentiment de supériorité en régurgitant sans complexe les pires clichés haineux : dans La Défaite de la pensée, Alain Finkielkraut ne voit dans l’islam qu’"une culture où l’on inflige aux délinquants des châtiments corporels, où la femme stérile est répudiée et la femme adultère punie de mort, (...) où une sœur n’obtient que la moitié des droits de succession dévolus à son frère, où l’on pratique l’excision..." (Vous avez dit "défaite de la pensée" ?!...)
Sophie Bessis :
" Cette description horrifiante omet de préciser que la quasi-totalité des pays musulmans ont abandonné depuis longtemps les châtiments corporels, que l’excision est également pratiquée par les chrétiens dans toutes les régions où elle existe, que l’égalité des sexes devant l’héritage est un acquis récent de l’Europe et que le confinement des femmes dans un statut de mineures dépasse de loin l’aire musulmane."
En 1998, dans un éditorial du Point sobrement intitulé "Le Mal absolu", Claude Imbert écrit, lui, que "la maladie intégriste fait partie de l’islam, disons de son "album de famille"." Mais, note Sophie Bessis, "il ne dit pas si les massacres commis jadis au nom de l’Eglise ou de la civilisation sont, au même titre, inséparables de l’être intime de la chrétienté ou de l’Occident".

"L’Etat d’Israël n’a cessé de se vouloir occidental"

Cet opprobre jeté sur l’islam oblige à gommer son influence sur la civilisation occidentale. Il explique la vogue de l’adjectif "judéo-chrétien", qui permet à la fois de se dédouaner en un clin d’œil de siècles d’antisémitisme, de "censurer l’existence historique du judaïsme oriental", et d’expulser l’islam de l’histoire occidentale, en faisant de lui "le tiers exclus de la révélation abrahamique". Son usage a été généralisé par le monde arabe pour les besoins de sa rhétorique anti-israélienne et de sa théorie du complot, mais aussi par le monde juif : " L’Etat d’Israël n’a cessé de se vouloir occidental, s’attachant avec constance à conjurer tout risque d’orientalisation. Ses élites ont fidèlement intériorisé, pour ce faire, un discours de la suprématie élaboré pour d’autres dominations ".


On regrette un peu que Sophie Bessis n’ait pas davantage développé son analyse du conflit israélo-palestinien, tant il apparaît comme un condensé des mécanismes - ceux d’hier comme ceux d’aujourd’hui - que décrit son livre. Quand elle écrit, à propos des pionniers américains, que "ces hommes caressent en fait le rêve de voir les Indiens acquiescer à leur spoliation", cela réveille des échos de lectures de Mahmoud Darwich ou d’Elias Sanbar - qui a été l’un des premiers à réfléchir sur l’analogie entre Indiens et Palestiniens. Idem quand elle raconte : "Les massacres bien réels d’Européens lors des événements du 8 mai 1945 à Sétif ou ceux de Saïgon (...) sont considérés par une majorité de la presse et de l’opinion française comme la preuve que ceux qui les commettent restent incapables de dompter leur vraie nature. Seule une minorité d’intellectuels met en relation les deux violences de l’occupé et de l’occupant."
Elle évoque aussi un historien français des années trente qui justifiait la colonisation par une "loi du retour" avant la lettre : l’Afrique du Nord, disait-il, avait été en stagnation - en "sommeil islamique" - entre la fin de l’Antiquité latine et chrétienne et le "retour" des Européens. "L’occupation française est ainsi légitimée par l’argument de l’antériorité romano-chrétienne sur la présence arabo-musulmane, frappée d’illégitimité." On pense aux "guerres d’antériorité" que se livrent Israéliens et Palestiniens. "
La Bible n’est pas un "cadastre ", avait eu le courage de dire Yitzhak Rabin peu avant son assassinat. Sans doute pour contourner cette difficulté, l’ancien Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou est allé jusqu’à affirmer récemment que:
"les Palestiniens ne sont que les descendants des travailleurs égyptiens et syriens attirés au début du XXe siècle par la prospérité apportée par les pionniers juifs en Eretz-Israël". Ces inepties lui ont valu les foudres d’un professeur israélien d’histoire moyen-orientale, qui lui a rappelé que ces travailleurs n’étaient qu’un "élément marginal" au sein de la population arabe autochtone, ajoutant que pour lui, le sionisme "n’avait pas besoin de prétextes pour justifier sa légitimité" (Ha’aretz/Courrier international, 2 août 2001).

A cause du caractère "inclassable" des Balkans, qui "sont dans l’Europe, sans en faire pleinement partie", Sophie Bessis a aussi choisi de ne pas aborder les conflits de l’ex-Yougoslavie. Dommage, car la guerre menée par l’OTAN contre la Serbie semble avoir été largement perçue comme un nouvel exemple de cette "instrumentalisation de l’universel" par l’Occident : la fabrique de la haine et du ressentiment a tourné à plein. En témoigne la virulence du titre d’un livre écrit par un journaliste serbe, Stanko Cerovic : Dans les griffes des humanistes (éditions Climats). Comme son frère Stojan, journaliste à Belgrade, Stanko Cerovic, qui dirige la rédaction serbo-croate de Radio France Internationale, est un opposant de toujours au régime serbe, ce qui le rend peu soupçonnable de sympathies pro-Milosevic. Il a fait partie des dissidents "libéraux", et non "nationalistes", au communisme. Il écrit : "Seuls les dissidents de cette époque savent ce que signifiait alors l’Occident pour nous : nous étions prêts à risquer notre vie pour ses valeurs."
Le "versant sud de la liberté"

Mais même si l’Occident se montre très soucieux de conserver son "monopole de la production de sens", et si, même dans les milieux éclairés, on garde "l’intime conviction que l’énonciation de l’universel, quel qu’en soit le contenu, est l’apanage naturel de l’Occident", de nombreux penseurs issus du monde "barbare" tentent d’explorer aujourd’hui ce que Mahmoud Hussein (pseudonyme de deux intellectuels égyptiens) appelle, dans son livre du même nom, le "versant sud de la liberté".
Ils sont bien sûr obligés en permanence de "donner des gages de leur respect de la norme identitaire", s’ils veulent éviter de passer, en parlant de démocratie ou de droits de l’homme, pour des agents de l’étranger. Ils sont cependant aidés par le contexte actuel : les populations en ont soupé tant des dictatures soutenues par l’Occident que des mouvements identitaires qui se sont opposés à elles. Tous se sont pareillement discrédités. Le chantage identitaire, qui fait passer le respect des valeurs dites traditionnelles avant toute aspiration au respect des droits élémentaires de la personne, est peut-être en train de trouver ses limites : "Dans ces Suds épuisés par des éternités de contrainte, les promesses de la liberté commencent à être plus séduisantes que celles de leurs systèmes épuisés, de leurs timoniers et de leurs prophètes."

Ici et là, on tente donc de "rapatrier le débat sur l’universel". "Notre propos n’est pas de copier l’Occident mais de nous approprier cet acquis mondial qu’est la démocratie", déclare un réformateur iranien. Dans plusieurs pays - Sénégal, Corée du Sud, Taïwan -, des alternances pacifiques ont "donné l’épaisseur du réel à des règles démocratiques qui cessent, dès lors qu’elles prennent localement racine, d’être perçues comme des importations occidentales".
Dans le monde arabe, un courant de pensée s’attache depuis plusieurs années déjà à "réconcilier l’islam et le siècle". "Une fois usées toutes les caricatures de la modernité occidentale, comme les mille manières d’en récuser la légitimité, serait-on en train d’inventer des synthèses où l’universel trouverait des langages locaux pour fabriquer des modernités acceptées ?" se demande Sophie Bessis ; et elle constate : "La langue de l’Occident n’est plus la seule à fabriquer de la modernité, comme elle ne peut plus être la seule à dire l’universel." Il découle de ces frémissements une série de questions passionnantes, qu’elle formule ainsi :
"Comment reconnaître à l’Occident sa part déterminante dans l’élaboration de l’universel moderne tout en le faisant sien ? (...) Comment retisser les fils de son histoire sans se laisser piéger par des interprétations réactives qui bloquent toute pensée autonome ?"

Enfin, " l’Occident laissera-t-il l’universel lui échapper pour devenir enfin ce qu’il est supposé être, ce corpus et ce discours dans lesquels toute l’humanité pourrait se reconnaître " ?
Il n’y semble pas très disposé. Mais à l’avenir, il pourrait ne plus avoir le choix : la "quête planétaire, encore incertaine et confuse mais qui a cessé d’être marginale, d’universaux qui mériteraient enfin leur nom", est, selon Sophie Bessis, la "compagne involontaire mais obligée de la mondialisation". Celle-ci "exige, paradoxalement, que l’Occident invente de nouveaux langages et de nouveaux rapports avec les autres". C’est ce "double abandon, par les Occidentaux de leurs certitudes, et par les autres de leurs crispations, qui pourrait annoncer de nouveaux commencements".

Par Mona Chollet
Référence bibliographique:

Sophie Bessis, L’Occident et les autres, La Découverte, 2001.

Sur des sujets proches dans Périphéries :

* Portrait de l’orientaliste Jacques Berque, traducteur du Coran et "passeur" entre les deux rives de la Méditerranée

* Sur la prise de conscience de la finitude du monde (et de ses réserves naturelles), et ses implications sur la définition de l’universel : voir la critique des travaux du géographe Augustin Berque (fils du premier), suivie d’un entretien

* Sur l’impérialisme occidental, sur le racisme anti-arabe ("un monde arabe perçu comme congénitalement violent et antidémocratique"), sur le conflit israélo-palestinien : voir le portrait de l’intellectuel palestinien Edward W. Saïd

* Sur "l’injonction mimétique" : voir l’entretien avec l’écrivain algérien Y.B. ("En quoi tu fais avancer le schmilblick, en disant que tu te revendiques de Diderot et de Voltaire, que tu vis dans un pays où il n’y a que des barbares sauf toi et qu’ils veulent tous t’égorger ?")

* Sur la critique du modèle de développement occidental : voir le livre de Dominique Méda Qu’est-ce que la richesse ? (Champs-Flammarion), dont on vous avait parlé au moment du "boom de la Net-économie"

* Sur la pluralité des points de vue et des imaginaires : Trigon-Film, un distributeur suisse spécialisé dans la diffusion de "films du Sud"